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7 sept. 2025

Thomas Mascaro : la base (solide) du garage rock

Thomas Mascaro à la Base* samedi 6 septembre, pour la dernière de la saison, c’était top. 

Seul derrière un kit batterie, armé d’une guitare, de samples et de sons synthés pré enregistrés, l’artiste Rhône alpin, moitié du duo Cafard Palace, éructant depuis 2022 leur garage rock sentant bon les années quatre-vingt, a installé son set avec force et aisance. Lui, « projectionniste le jour, musicien la nuit », déroule ses contines pleine de sens et son son - devant autant à Bashung, Taxi Girl qu’aux Gories, Cramps, voire aux sixties punk bands originaux - depuis 2012, même s'il s'autorise des moments pop tranquilles bienvenus. 

Rare de trouver autant d’énergie, de bonnes mélodies et de textes intéressants (en français, s’il vous plaît!), sous la plume d’un seul garçon. Formule gagnante en tous cas, qu’on vous invite à réécouter sur CD, puisque l’animal a déjà une discographie bien fournie. Son dernier EP : Mille dieux, paru en juin, contient six titres, et tous sont bons. On va dire, sans fioriture, que Thomas assure tranquille la relève garage rock nationale à lui tout seul, et ça, ça n’est pas rien. (1)
Il fera, avec son pote Arthur Parmentier de Cafard Palace, la première partie des Liminanas au Fil de Saint-Etienne le 6 novembre, et on est certain que beaucoup vont ne pas regretter. Les roannais le reverront eux à la Halle Hybride en sortie de résidence le mardi 7 octobre. Et qui sait, ensuite à l’Eclipse ?

Mille dieux, mais un seul Thomas Mascaro !


(1) Petite provoc, car d'autres évidemment font aussi bien le job, tel Seb Raadix, déjà évoqué ici. https://action-time.blogspot.com/2024/10/seb-and-rhaa-dix-1977.html?m=1

https://thomasmascaro.bandcamp.com/

 

 

 



 

(*) La Base, c'est LE lieu alternatif mettant le fleuve Loire en valeur à Roanne, et surtout celui où la liberté se fait le plus sentir. Concerts, projections, djs, expositions.. le tout dans un cadre champêtre en plein air. L'été seulement. Merci à toute l'équipe de bénévoles pour ces bons moments.


24 avr. 2025

Jazz à Roanne : maintenant, ou jamais...

On a parlé récemment sur les réseaux de la part active qu’à repris la programmation culturelle associative locale à Roanne depuis un an. Il fut en effet un temps pas si lointain (encore en 2023), où l’on devait presque se contenter des Mardis du Grand Marais à Riorges pour espérer voir des groupes dignes d’intérêt, au delà de quelques programmations obscures et amatrices de ci de là, dans des lieux ou fêtes privés. (Concernant tout du moins le Rock).

Depuis 2024 donc, au moins trois lieux se partagent, pour le meilleur, les mélopées et décibels, voire plus si affinité. Ces lieux ont pour noms : 

Le Local : club de biker, au Coteau, en bord de Loire, côté gauche après le pont. Programmation les vendredis soirs punk rock, Trash, blues rock et garage. Déconseillé aux âmes ou oreilles sensibles. La Halle Hybride : juste après le Local. Tiers lieu se cherchant encore un peu, mais très sympathique et cosi, proposant soirées DJ, musiques de tous poils, spectacles d’humour ou théâtre d’impro. Top. L’Eclipse : bar à côté du cinéma le Grand Palais, sur la grande esplanade, avec une programmation régulière et plutôt axée Blues, Pop Rock garage et punk. Souvent gratuit et chaude ambiance. Mais au-delà de ces trois lieux « centraux » désormais, restent des festivals ou programmations dans d’autres endroits, par des associations qui ne sont pas nées de la dernière pluie et réservant là aussi bien des surprises. Telles celles de Papillon bleu (au TMR la plupart du temps), de ACMM avec son festival Blues à la salle Fontalon depuis une poignée d’années, et de Canal Jazz, dont on a pu goûter une édition « nouvelle forme » particulièrement alléchante la semaine du 12 avril. Ayant assisté avec grand plaisir à la soirée de clôture ayant eu lieu au Diapason samedi 12, un retour semblait important à écrire. 

Le Diapason n’est pas un lieu très connu des roannais. Excentré en haut du faubourg Clermont, il est davantage utilisé par les associations locales socio culturelles et le centre social, pour l’accueil et l’aide aux devoirs en soirée ou l’utilisation d’un mini studio d’enregistrement. Tandis qu’une vingtaine de groupes locaux utilisent les locaux de répétition le jouxtant. Ceci explique peut-être en partie le peu de monde (80 personnes environ) lors de cette soirée mettant deux formations de haute qualité Jazz en lumière : Pierre Tereygeol et Guillaume Latil, ainsi que Le Magic Malik Jazz Association

Le premier est un guitariste plutôt classique, portant haut sa guitare, et sortant avec une grande dextérité des sonorités cristallines. Il accompagne son jeu d’une voix souvent haute, étonnante, pour un répertoire riche et déroutant, un peu improvisé ce soir-là, car accompagné du violoncelliste Guillaume Latil, avec lequel il ne partage pas spécifiquement de discographie. Un moment d’une grande finesse et d’une grande poésié, envoûtant. 



En seconde partie : Magik Malik Jazz Association, ou comment découvrir le répertoire Hard Bop et Free des années soixante, par le biais de ses plus grands compositeurs (Archie Sepp, Wayne Shorter, Gordon Jenkins, John Coltrane, Eric Dolpy…) et avec la classe et le jeu improbablement perché de Magic Malik. Ce flûtiste ayant déjà des dizaines de disques à son actif et une carrière longue de 36 ans, débutée avec le groupe Human Spirit, a démontré son amour du jazz et de la flûte, car en le domaine, peu doivent avoir atteint ce niveau.



Technicité irréprochable, jeu habité époustouflant, (l’artiste s’offre même le luxe de chanter en même temps dans son instrument !), chaleur et passion, et un groupe piano, batterie, basse, trompette, au top. Leur second disque sous ce nom s’appelle « (le baiser salé) Live » et date de 2024. Largement recommandé bien évidemment. 

Si l’association Canal Jazz a le mérite d’avoir organisé ce festival « Jazz en avril » avec des têtes d’affiche pour les deux soirées du weekend, en plus de soirées bars dans la semaine, dont une à l’Eclipse avec le trio UVF (François Forestier, Raphaël Vallade, et Yannick Urbani), il est clair que ce genre d’événement et d’affiche reste à défendre, tant le Jazz n’est pas une musique très connue ni bien comprise sous nos latitudes. L’envie et la passion portent néanmoins l’association, qui gagne de nouveaux adhérents, et il est fort à parier qu’avec un réseau de diffusion augmenté en communication et un peu plus de bouche à oreille, elle gagnera en notoriété. C’est tout ce qu’on lui souhaite. 

Toutes photos, sons et vidéos : CC Hectorvadair/Action-time, et les auteurs, compositeurs et interprètes bien évidemment des morceaux.

5 mai 2024

What's Up s'envole à Mably !

Hier au soir avait lieu un évènement à la salle Pierre Hénon de Mably, ex "boulodrome des Arct", qui a déjà vu passer un certain nombre de concerts rock et Reggae depuis le début des années 80. Événement parce qu'il s'agissait de la soirée gratuite "d'inauguration " d'une nouvelle structure de production roannaise : WhatsUp. Créée par Vincent Papon Libéral, je ne reviendrai pas dessus, car le Pays roannais lui a consacré le 02 mai un article. Si on applaudira des deux mains cette initiative associative, permettant de faire bouger les lignes roannaise Rock, dont on connait le besoin criant, je m'attarderai plutôt sur le déroulé de la soirée, en délivrant ici le plus humblement possible mon ressenti en tant que spectateur.


Arrivé vers 20h30, je n'ai pu qu'entendre les dernières (belles) notes de Lucy, chanteuse compositrice guitariste, gagnante en 2023 du tremplin Roanne jeunes talents, catégorie chant 16-25 ans, qui ouvrait la soirée, à 20h donc. Son set acoustique s'est conclu par un texte revendicatif sur la condition féminine, qui a donné le ton de la soirée : engagée ! 

David "blues" Thomas, dans sa formule solo bien rodée depuis une dizaine d'années maintenant, sous l'appellation Juke Joint Man, a délivré un set acoustique blues des plus réussi. Seul au chant, à l'harmonica, à la guitare et aux pédales (caisse en bois et tambourin) il revisite le Blues Folk du Delta, avec un répertoire de spécialiste assez rare, et très bien interprété à la guitare Dobro (ou pas d'ailleurs) et au Bottleneck. L'occasion aussi de versions géniales de classiques tels Voodoo Child, ou Highway To Hell, en acoustique, si "Roots" qu'on en frémit de plaisir. 


A suivi le trio ICE Room, que je ne me souvenais pas avoir encore vu en live. Si le groupe, décrit comme "Punk Grunge" a apparemment débuté en 2014, et bien qu'ils aient bénéficié du dispositif Zikonord local en 2016, leur formule semble avoir vraiment percuté le public roannais depuis 2022 et la parution de leur premier ep (ci à droite). J'ai apprécié le son de guitare de Jérémy, le chanteur, et ses mélodies puissantes, mais ai été dérangé par un son plutôt mal réglé à mon goût de la batterie, et un manque de fluidité, tout comme un chant en français assez peu compréhensible. Légère déception. Il m'a semblé aussi qu'un deuxième guitariste apporterait sans doute beaucoup à la formation. Sans doute leur deuxcième Ep à paraitre le 17 mai fera mentir cette appréciation d'un soir.

21 grammes de Saint-Etienne a ensuite enflammé la salle, avec un punk rock très mélodieux chanté en français, cette fois avec un son très bien réglé, et deux guitares tonitruantes. La petite ressemblance entre le chanteur et Manu Chao n'était pas pour me déplaire, vu l'engagement alternatif et festif de ce dernier. Mention spéciale au batteur et au bassiste, très bons aussi. Un groupe carré, ne se prenant néanmoins pas la tête. Les stéphanois on fait carton plein sans jouer à domicile.

   

Ketane était la tête d'affiche de la soirée (et partie intégrante à l'origine de l'association) et pour ne les avoir encore jamais vu (oui, je sais...) malgré leurs plus de dix ans de carrière au compteur, j'ai assez vite compris mon erreur.
"Chanter l'amour la joie la liberté", tel qu'écrit dans le flyer et l'article de la soirée m'évoquait d'avantage un feu de camp de colonie qu'un concert Rock, mais je dois avouer que Kevin, le chanteur, petit bonhomme hirsute barbu, dégage avec sa guitare et sa voix presqu'enfantine un tel mix de naïveté et d'assurance à la fois que cela en est déstabilisant et...charmant, pour ne pas dire bluffant. Textes engagés hyper positifs, reprises de classiques folk variétés français inattendus "Sur la colline" de Joe Dassin, la chanson de Mandrin (sauf erreur)...un style se référant implicitement à des groupes tels Kyo ou Matmatah. Le tout boosté par un son puissant mais bien réglé laissant entendre les textes. On aurait aimé néanmoins une guitare solo un peu plus présente dans les enceintes. Une set agréable et maîtrisé.

 

 

 

La soirée se clôturait avec des mix assurés par le trio CtKC.
Une première plutôt réussie, avec une salle en version debout quasi comble au plus fort de la soirée. Espérons que cela augure de beaux lendemains pour la scène roannaise, décidément en verve lorsqu'on lui en donne les moyens. 

 

Contact WhatsUp Booking :

Kevin at whatsupbooking.com 

Production : vincent@whatsupbooking.com 

Toutes photos : © Rockaroanne/Action-time

15 janv. 2024

The Rabeats : un dernier pour la route ! (A Scarabée Tale, Riorges)

Dimanche les Rabeats jouaient au Scarabée à Riorges (quel clin d’œil), dans le cadre de leur tournée d'adieu, après vingt ans de bons et loyaux concerts, "au service de sa majesté" serait-on tenté de dire, alors que dans l'absolu, c'est plutôt en hommage aux Beatles bien sûr.
Les fans du groupe (il y en a ! Je réalise moi-même que, sans m'en rendre compte, je les ai vu trois fois, dont une à Toreilles (66), il y a environ douze ans, et une à Roanne déjà, en...1999 ?, à l'Espace Renoir !). Et oui, avant que la grande salle ne reprenne du service de grand écran. Qui s'en souvient !? ...A moins que ça n'ait été un autre Tribute Band Beatles ? Ils avaient leurs uniformes de Sergeant Peppers je me rappelle.

Ce soir, le concert débute à l'heure, avec une scène étriquée, un décor de Cavern club et une toute petite batterie (un jouet presque) et aucun instrument sur scène. On se doute de quelque chose...
Les quatre membres du groupe démarrent avec I Saw Her standing There, un de leurs premiers succès bien Rythm'n'Blues, et le batteur tape debout sur son petit instrument, tandis que les guitaristes semblent ne pas avoir d'amplificateurs. Encore un autre morceau du même tonneau et de leur débuts, puis ils se...retirent, les lumière s'éteignant. Sentiment d'étonnement et de frustration général, d'autant plus que le son était un peu chiche, mais... C'était bien sûr une "Mise en bouche". Les lumières se rallument le "faux fond décor" se soulève, et là, une scène plus profonde apparaît, avec un grand rideau plissé en fond, et surtout, les amplis bien présents ainsi qu'une estrade rehaussée avec un kit de batterie complet. Et nos quatre garçons en costume noir et boots déroulent I Want to Hold Your Hand, avec gros son.
 


Suivront : Can't Buy me love, She loves You, Help, Please please me, Michelle...une sorte de top de la première période. Et on est heureux. Le groupe communique pas mal et demande souvent au public de se lever et de chanter et celui-ci répond présent. Un entracte de vingt minutes et proposé puis revenant avec des costumes gris, ceux-ci vont présenter des morceaux plus lourds, mix entre la période de fin et la psychédélique. A Day in tbe Life (quel pied !) Il faut rappeler que ce genre de morceau composé pour l'album Sergent Peppers n'a jamais été interprété en concert par le groupe original !!
Back in the Ussr, Octopus Garden, Let it Be, Day Tripper, Hey Jude s'enchainent...Et le public d'être enchanté et d'être pris à parti sur ce dernier pour une version de plus de dix minutes, co chantée en chœur.


Puis le groupe se retire à nouveau, sous les claps rythmés de mains de la salle, tandis qu'un film d'animation original, mettant nos compères en scène dans des décors sixties façon Flying Circus et sur une musique bien psyché avec Cythare passent en fond de scène, jusqu'à reproduire leur arrivée sur le toit des studios Apple, où ils s'installent pour de vrai et débutent la  playlist jouée lors du dernier concert du groupe de Liverpool. One After 909, Dont Let me Down, Get Back, Helter Skekter, Twist and Shout... Enfin, le temps des adieux se fait sentir, et là, le premier rappel percute comme un fouet, puisque c'est un cadeau qui nous offert avec l'interprétation live du dernier single posthume des Beatles paru cette année 2023 : Now and Then : ballade émouvante écrite par John Lennon à l'époque et produite en studio grâce à la magie de la technologie  et de Paul et Ringo. Le show se terminera, si mes souvenirs sont bons, avec une version d'All You need Is Love qui va aussi durer plus de dix minutes, le batteur descendant avec une grosse caisse en bandoulière et exhortant le public à chanter. Les paroles se terminant par les "She Loves You yeah yeah yeah" de rigueur...
Le groupe salue, et se retire définitivement, sous les applaudissements d'un public roannais semble t-il ravit.
Niveau critique, car il y en a : je trouve le début un peu casse gueule, bien que téméraire, et qui aurait nécessité un peu plus d'engagement Rock'n'roll de la part du groupe. Et le son ensuite, de manière générale : un peu étouffé, avec une guitare solo qui aurait mérité, surtout sur la première partie, davantage de présence. D'ailleurs de manière générale, si le batteur n'était pas là pour "faire le show", tout cela manquerait singulierement d'entrain. On note quelques petites faussetés dans le chant parfois, voire certains accords de guitare, (Michelle, entre autre), mais sinon, franchement, le job a été fait. Vingt ans de carrière et... l'heure d'une retraite bien méritée !
Bonne fin de tournée les Rabeats, et merci !


18 oct. 2023

Le Daron du blues roannais : Pacôme Rotondo, Mardis du Grand Marais, 17 octobre 2023, Riorges.

Hier au soir, belle soirée Blues Rock and funk aux MGM, en partenariat avec le Roanne Blues festival ; première pour  Patrick Vidil, son président (ci-dessus), heureux de pouvoir compter sur un lieu bien connu, fréquenté et efficace, pour annoncer en avant première la prochaine édition de ce qu'il faut bien convenir d'appeler désormais : un évènement musical incontournable du Roannais.

En "apéritif", à la place des DJs habituels : The Juke Joint Man. David Thomas, bien connu des habitants de l'agglomération et musicien pratiquant depuis le début des années 80 dans diverses formations, joue seul depuis maintenant une petite dizaine d'années, dans la grande tradition des chanteurs guitaristes du delta. Dobro, harmonica, voix rocailleuse et les deux pieds aux "manettes" d'une caisse en bois et d'un tambourin, gère son show et surtout les bonnes vibrations. Pas de fausses notes pour des classiques de blues Swampy à souhait interprétés avec toute la révérence, le feeling et la passion que cela nécessite.

En ouverture sur la grande scène, à ma surprise : Lakeetra Knowles & Music Train. Ce combo americano italien de blues-Funk (la chanteuse vient d'Arkansas) constitué du classique basse guitare, batterie, piano électrique, délivre un répertoire carré et bien joué. Le guitariste très doué a ouvert le set avec un titre chanté par ses soins, étonnant par la qualité de son interprétation. Ensuite, le répertoire, constitué de compositions et d'une paire de reprises (le fameux It Ain't Easy de Bowie, entre autre, très TinaTurnerien pour le coup, sûrement un des clous de la soirée), oscilla entre  show agréable à l'américaine, comme souvent dans ce genre de formation, et rares moments un peu plus intimistes. Tout cela manquait néanmoins quelque peu de frissons en direction du public, le jeu de scène minimal de la leadeur n'étant de plus pas des plus entrainant. Les amateurs de Soul-Funk retiendront surtout un organiste au son 60's-70's particulièrement charmeur et une certaine fraîcheur. 

 
 
 

 Après un changement de plateau rapide, le local de la soirée : Pacôme Rotondo - dont le premier album auto produit "World of Confusion" enregistré sur la côte Roannaise par Pascal Coquart vient de paraitre - monte sur scène accompagné par deux amis nancéens : à la basse Nathan Bechet et à la batterie Sacha Fuhrmann. Avec son trio, Pacôme, à la voix caverneuse d'un homme de soixante ans, (il n'en a que vingt-deux) et sapé à la mode des années avant-guerre américaines, typique du sud, va dès le premier morceau mélancolique à la Dobro embarquer le public, venu essentiellement pour lui, semble t'il et resté assez nombreux à ce moment-là. Le réel talent de ce jeune homme, en dehors de son chant très original et peu commun, et sa dextérité à la guitare indiscutable, réside dans le fait qu'il ne se contente pas d'un genre en particulier - celui très marqué par Rory Gallagher et Johnny Winter entre autre - mais que sa formation musicale et sa passion l'amènent à mixer techniques et sensations, donc différents genres. Pour cela il utilise environ quatre guitares. Passant du Blues Folk ou de la ballade acoustique à des blues rock plus ou moins énergiques, il arrive aussi à retranscrire ses influences plus Hard et Métal dans son répertoire, l'air de rien. Si on a tous été scotché entre autre par sa reprise du Mistreated de Deep Purple (1974), Red House de Jimi Hendrix était aussi magistralement interprété (Foxy Lady sera joué  à la toute fin). Le plus étonnant résidant sans doute dans des compositions de grande qualité. "I'm a Liar, Love Means Life, All My Mistakes..." Les deux autres collègues le soutenant impeccablement. Il soufflait un air de vrai amour du blues (A Love of Confusion !?) ce soir-là grâce à cette passion bien retranscrite. Bravo. Ne changez rien les gars ! 


Festival Roanne Blues #5
Les 15 et 16 mars 2024 à la salle Fontalon.

Article et photos  © FG

Extraits live :

 

27 juil. 2022

20/20 pour Barrence Whitfield !?


Barrence Whitfield and the Savages
Theza (66), festival 20/20 26 juillet 2022.


A nouveau l'occasion de profiter de ce festival catalan bucolique super sympa, dont le principe est de se dérouler en plein air, dans un site étonnant souvent abandonné, dans une commune toujours différente chaque année, sur un mois (du 20 au 20), et façon ambiance guinguette, avec restauration et boissons locales, servies sur des bars en bois.



Arrivés après 20h, et l'affluence grossissante (environ 200 personnes à vue de nez ?), nous nous sommes approchés Anne-Marie et moi de la scène un peu avant 21h30, pour le début du set des bostoniens. Ceux-ci sont en tournée depuis déjà une semaine en France, (dont, si je ne m'abuse, leur troisième ou quatrième date à Saint-Étienne), et finiront en Espagne avant de regagner les États -unis. 

Super set bien musclé avec saxophone omniprésent, bonne basse et guitare bostonnienne ne laissant aucune respiration aux sons "non rock'n'roll", à part deux ou trois morceaux plus chaloupés, Rhythm'n'blues oblige...


Que des originaux ou presque, assez diversifiés, même si la rythmique Chuck Berryenne dit d'où ils viennent ; un son très Sonics (yeaaaaah), et un chant puissant, rauque ou aigu, s'autorisant beaucoup de plaisanteries amicales. Ce Barrence est top. 


Niveau tempo, on aurait parfois aimé un peu plus de précision, la batterie d'Eric (Boitier, bien connu du milieu garage hexagonal, UK et swedish ;-)) ne tombant pas toujours en rythme avec la guitare et le chant, mais on sait les problématiques liées aux retours scène de ce genre de festival plein air (...)


Tous ont, quoi qu'il en soit, fait montre d'une cohérence et d'un enthousiasme réjouissant et communicatif. 
Un petit échange avec Barrence, après la fin du set, conclut sur "Ramblin Rose" des Mc5, a finit de me convaincre de la gentillesse et de l'accessibilité de l'homme. 
Déjà 14 album pour un gars jouant depuis 1977. Que dire...
> "Go for it !?"



6 oct. 2019

Johnny Montreuil VS Villejuif Underground, c'est Titi contre Vil Coyote pour fêter les vingt ans des MGM.


Mardi 01 octobre, Riorges fêtait les vingt ans des MGM. Vingt ans que quelques équipes de passionnés se succédant avec succès, soutenus par la municipalité riorgeoise ont réussi le pari de proposer des concerts exigeants et une programmation régulière dans la salle (des sports) des Grands Marais. Une gageure à l'époque, surtout calée un mardi soir, que la ville voisine, plus grande, dont on taira le nom, n'a jamais su imaginer.
Accueillis comme des rois avec un verre de rosé pétillant et une assiette de petits gâteaux, les quelques 300 spectateurs ayant fait le déplacement ont pu se réjouir, après les discours et la projection vidéo d'un résumé des programmations précédentes, du set nerveux de Johnny Montreuil.


Ce combo parisien, dont le deuxième album « Narvalos Forever » vient de paraître cette année, délivre un mix de Rockabilly et de punk alternatif, chanté en français (en titi parisien, même, pourra t-on dire), très compréhensible, et ce n'est pas le moindre de ses attraits. Le chanteur, moustachu fier à bras, mais au cœur pur, (le fameux Johnny) rivé sur sa contrebasse durant quasiment tout le set, à part sur un morceau, où il s'accompagne à la guitare, redéfinit ce que peut être un Rocknroll « à la french ». Le guitariste, flegmatique moustachu lui-aussi, portant l'instrument haut, pourrait faire penser à un chasseur de prime de Deadwood. La manière rude qu'il a de se servir de sa guitare, et les sons surf souvent teintés de reverbe qu'il en extrait, finissent d'assurer au groupe un statut définitivement sauvage. De vrais Narvalos quoi.
Sauvages et culottés, ils l'ont été, n'hésitant pas, après avoir tenu la scène bien deux heures, à répondre à la demande générale des rappels, malgré l'attente d'un deuxième groupe, qui ne pourra aborder la scène qu'après leur départ à 23h...

Harmonica puissant et omniprésent, sur contrebasse et guitare brutes


Pendant ce temps, les trublions de Villejuif Underground, menés par le chanteur et écrivain australien  iconoclaste Nathan Roche, ont eu le temps de se préparer, et quoi de mieux que de le faire avec du Whisky, et...divers autres substances, que la bienséance de ce blog (et la rigueur des sources)  m'interdit de citer.
Villejuif Underground, ce sont des parisiens, greffés à un électron libre océanien. De parisiens, ils n'ont désormais que le nom, puisque le groupe a éclaté géographiquement depuis l'année dernière, Nathan partant habiter à Marseille et l'organiste rentrant en Bretagne (1).



La chose la plus étonnante dans le set de cette soirée, et qui aura, j'imagine, marqué les spectateurs restés pour la découverte, ou des retrouvailles, restera le jeu de scène de Nathan, grand échala dégingandé, la crinière blonde au vent, qu'il emmitoufle à l'occasion sous un keffieh, le jeune homme à l'univers apparemment riche et énigmatique se déhanche et saute, (tel un kangourou ?) Sur scène, agitant ses jambes l'une contre l'autre, à la façon d'un comique   troupier, lorsqu'il ne descend pas dans le public, régulière, pour faire le tour de la salle en courant. On l'a vu aussi se coucher à terre, sous le rebord de scène, et ce, à chaque fois, en continuant à chanter. Alors, certes,  cette voix n'est pas celle d'une diva. On y entendra davantage des paroles scandées, dans une tonalité grave qui rappellera Lawrence de Felt, voire Nick Cave, et la guitare hypnotique de Thomas Schlaefflin, tout comme les nappes d'orgue étranges, associées aux rythmes syncopées, nous embarquent irrésistiblement dans les ambiances No Wave des néo-zélandais Mi-Sex, des californiens Tuxedomoon ou du shoegazing des années quatre-vingt-dix. Un son, une ambiance, que l'on n'avait pas entendu depuis très longtemps.


Malgré leur frustration compréhensible, d'être passé tard, devant un parterre clairsemé, et un état de certains musiciens à la limite de la syncope, le Villejuif Underground a assuré un show tout à fait honnête, généreux et énergique, ce qui était en soi une gageure.

Le deuxième album « When Will the Flies on Deauville Drop ? » est disponible chez Born Bad, et je vous le conseille chaudement.

FG

Nathan Roche dans son monde...


(1) Lu sur : https://www.greenroom.fr/124169-en-2019-le-villejuif-underground-relance-la-belle-escroquerie-du-rocknroll/


Photos : F. Guigue.
> Voir mon album complet du concert ici :
https://photos.app.goo.gl/qX4FJNvFP5nb65A39


Ecouter : https://levillejuifunderground.bandcamp.com/

https://soundcloud.com/johnny-montreuil/albums




24 juin 2019

Lion In Bed, but As an Art !

Le Musée d'art contemporain de Saint-Etienne conviait le trio Lion in Bed ce dimanche 23 juin dan son hall, pour "rugir de plaisir" nous prévenait-il.
Lion in Bed, rappelons-le, est le dernier projet musical de Michael Mottet (ex Angil - Angil and the Hidden Tracks), avec sa compagne Sherazade, (ex Dotsy Dot), plus Flavien Girard à la batterie/percussion.



Fort d'un album réussi paru l'année dernière, (voir ma chronique), et après quelques concerts permettant de mettre un peu en lumière ce disque, les voilà prêts à repartir pour de nouvelles compositions, et un nouveau projet. Initialement prévu au coeur du musée et de ses collections, le concert s'est finalement déroulé dans le hall, la faute aux intempéries de la veille, ayant causé des fuites d'eau. Tant pis, c'est avec professionnalisme et envie/plaisir que le trio a déroulé la totalité de son répertoire, plus une reprise : le « Moonshine » de Kill The Vultures, le moment le plus poppy du set d'ailleurs.




Si nos oreilles ont du s'habituer à l'acoustique d'un lieu pas complètement adapté à ce genre de prestation, (un peu trop d'écho), quelques réglages on réussi cependant à rendre ce set agréable.

La rigueur et la qualité des compositions, plus une interprétation sans faille ajoutant le sel (ou le sucre ?) à un moment particulièrement savoureux. On retiendra aussi la voix surprenante de Shérazade, utilisée comme un vrai instrument, et dont les poussées incantatoires aiguës sur certains passages ont pu mettre le frisson. Un rappel a permis d'écouter une reprise assez minimaliste du  « Bang Bang » de Sonny Bono, popularisé entre autre par Nancy Sinatra.

> De la musique comme art, à part entière : le symbole était fort, et chaque spectateur présent a pu le constater. "Lion In Bed" ("Lying In Bed") certes, mais on reste bien éveillé, face à un voyage sensoriel et sensuel émouvant. Rendez-vous est pris pour le prochain album !

FG




photos : © Flora Guigue, sauf première en haut à gauche.









23 juin 2019

Vaudou Game : c'est l'anniversaire, à Riorges !

Ce vendredi 21 juin, pour la traditionnelle fête de la musique, l'équipe culturelle de Riorges avait invité Vaudou Game. Groupe mené par le malicieux Peter Solo, originaire du Togo.

La bonne ambiance africaine, teintée de Funk qu'à installé le groupe, a aussi été rendu possible grâce au contact établit par le chanteur avec le public. Explications en français, et avec humour, de la signification du "Vaudou", le faite d'être relié à la terre, suppliques pour bouger son corps, ou plutôt  : "mélanger son Chanel ou son Gucci", par la danse, et textes parlés-chantés aux thèmes humanistes et écologiques.



Peter Solo a débarqué en 2008 avec un premier album réalisé avec le groupe Kakarako ("Miadome", La Cerise sur le Gateau). Après un second album, il monte Vaudou game, orientant son nouveau combo dans une direction plus festive et au Gimmick bien rodé (orchestre cuivré et aux style très seventies Funk orienté pourrait-on dire, et très "James Brownien" par moments.) A ce titre, chapeau bas au bassiste. Les ritournelles lancinantes que nous propose Vaudou game, en plus d'être très communicatives en terme de rythme et de sensations positives, sont augmentées par les textes drôles et bien sentis, d'un leader auteur compositeur interprète producteur que l'on sent bien décidé à ne pas renier ses racines. Le répertoire, fort de trois albums aujourd'hui, a permis de profiter de "L'anniversaire" (de belle maman), "La vie c'est bon", "Locataire" (très teinté Ethiopian style), et tous les classiques de ce combo rafraichissant.

Immersion réussie et aux petits oignons ce vendredi soir, jusqu'à ce que la pluie, en toute fin de set, disperse la foule pourtant motivée.

La vie, c'est bon, bon, bon !

FG