15 juil. 2010

Nuits Brooklyn à Fourvières, Lyon 12 Juillet 2010 : "we learned the hard way"

Yes, under the rain, baby !
But it was soooo cool !

...Premier concert dans le superbe théâtre romain de Lyon Fourvières pour moi, mais cette fois-ci, en amateur de Soul/funk, je ne pouvais louper, LE concert de Sharon Jones & the Dap kings.
Sous la pluie, le public d'abord éparpillé à ensuite attendu sagement en dehors de l'enceinte puisque la scène a du être adaptée aux conditions météo (!!...) avant d'être autorisé à s'installer dans le théâtre, ...certains occupant la "fosse" systématiquement afin d'être aux premières loges.
Le théâtre offre une capacité importante et les places assises en face de la scène sont bonnes.
Celle-ci avec ses colonnes antiques en guise de décor est vaste et bien protégée.

.. Après quelques minutes d'attente très humides (tout le monde en poncho), c'est un trio qui s'installe, sans se présenter, et qui délivre un set plutôt étonnant,. La jeune chanteuse longiligne et frisée mène son groupe, guitare en bandoulière, dans un genre vocal pas très éloigné de Bjork, tandis que l'atmosphère générale un peu féérique (cf. le titre : "The strangers") rappelle les délires de Sufjan Stefens et le jeu de guitare tiendrait plus de la mouvance punk .
Ce sont en fait les Saint Vincent qui ouvrent le bal, mais on ne le saura que bien plus tard.
Ils sont rejoint en fin de set par les parrains de la soirée : The National, qui viennent accompagner le groupe sur un morceau.
Un album "Actor" disponible sur 4AD
http://www.myspace.com/stvincent

Sur le même plateau et toujours avec un peu de pluie (une averse quasiment à chaque entrée de groupe), arrivent ensuite assez rapidement The Dirty projectors. Mené par un grand échala (David Longstreth), le groupe via la coloration de voix et l'attitude pop de ce leader chanteur guitariste me fait l'impression d'un mix entre les Weather prophets qui auraient rencontré Television.
Au fil du set qui se déroule, la grande qualité de composition et d'organisation du groupe se révèle. Le duo de voix très étrange assuré par les deux chanteuses (dont une guitariste) sonne très asiatique (mongol ?), tandis que la coloration musicale renvoie aux Talking heads des débuts. Mix de délire instrumental, de pop expérimentale, de world...
Le jeu de guitare est délirant,... c'est assez indescriptible, et cela laisse très crédules (pour ne pas dire énervés) les spectateurs les moins ouverts.
> Album Bitte orca (Juin 2009 sur Domino









Puis c'est au tour de The National, directeurs artistiques du festival . On est impatient de voir le clou du spectacle, ie : Sharon Jones, mais les concurrents directs de Deus (même son, même atmosphère) installent leur ambiance tranquille, juste après que leur guitariste se soit fendu d'un speech en français pour résumer la thématique de la soirée et remercier les organisateurs et les groupes présents.

Si la musique semble inébranlable, ce n'est pas le cas du grand chanteur : .. qui est apparemment un peu trop copain avec le rosé local, et qui titube sur scène, réussissant quand même à assurer ses texte et sa voix.
Voix qui me rappelle beaucoup... celle de Kurt Wagner, chanteur de Lambchop.
Beaucoup de colorations "déjà vu" donc, ...aussi je ne m'étendrai pas plus.

Puis... alors que le temps semble se stabiliser.... un changement de plateau complet s'opère... il est environ minuit passé.

Enfin, après quelques sifflets et applaudissement d'encouragement ...les Dap kings entrent en scène et lancent le show.
Musique d'introduction d'extraits de titres de leur répertoire (déjà 4 albums), scandé à chaque fois par le guitariste Binky Griptite, master of ceremony.
Puis dans la grande tradition soul/funk chère aux prestations de James Brown, c'est au tour de Sharon Jones de se présenter
Et là... le spectacle peut commencer.
Que dire...si ce n'est que les albums de ce groupe sont formidables et qu'il n'y a rien à jeter au niveau prestation scénique.
Miss Jones remue ciel et terre et donne tout, en voix comme avec son corps, qu'elle remue dans tous les sens, (peut-elle s'en empêcher ?)
Elle la d'ailleurs mis en scène dans un morceau où elle explique comment tout bouger, des pieds à la tête.

Un chanceux a pu en profiter dés le deuxième morceau lors d'une ballade, lui qui a été monté sur scène pour partager le blues de notre miss soul. Jeune homme en costume noir et grande cravate rouge, apparemment très fan.. il ne s'est pas démonté et a assuré aussi son show. Grande classe et ... quel souvenir pour lui on imagine !

Une bonne heure et demi de concert, rappel compris, et un lancer général de coussins (c'est la tradition) pour acclamer les Dap kings, repartis comme ils étaient arrivés, en instrumental.
Ah oui, on s'est vu offrir lors du premier rappel le : "Reach out, i'll be there" des Four tops, avec un beau solo de saxophone alto.

Magique ! Assister à in concert comme celui-ci en 2010 relève du miracle tant on croirait voir James Brown en 1964 !
...Dommage que je n'ai pas pu prendre de photos.

En voilà néanmoins une provenant d'un autre concert du mois de Juin aux USA où Sharon portait la même robe verte à franges blanches que ce soir là. Merci à Amber Gregory A voir ici !

Enorme !
> Le site officiel
Et : un blog pour écouter, voir pas mal de documents...

Plus...la chronique du dernier album "I learned the hard way" sur New Kicks blog