4 mars 2024

Thesaurus vol 7 : Punk Rock français 1978-1986 : de la balle !

 Une compilation double album indispensable pour tout amateur de punk rock français des années quatre-vingt. 

Déjà sept volumes pour cette anthologie rock présentant des titres soit rares soit complètement inédits de la scène francaise, des années soixante aux années 80. Claude Picard réalise un travail génial et professionnel avec cette collection, et on ne le remerciera jamais assez de proposer à nos oreilles de pareilles pépites. Il y a eu entre autre Tim Warren pour les Sixties punk et le revival garage US et européen dans les années 80, la France a son label d’exhumation par le biais de Caméléon dans les années deux mille.

Vu le titre, on pouvait s’attendre (à tort) à du son bien défonce et des guitares pas toujours justes, si l’on se réfère au fait que pas mal de ces enregistrements n’ont souvent pas dépassé le stade de la cassette démo ou de répétition. Cependant, la surprise est grande à l’écoute de ces quatre faces, enveloppées dans une pochette simple (non Gatefold) de toute beauté, dessinée par l’incroyable Mezzo (auteur entre autre des superbes albums de bande dessinée : Le Roi des mouches/Love in Vain/Kiss the Sky).
Si la face A s’ouvre avec des titres agréables mais sans trop de surprises par rapport à l’époque et sur des villes du nord ou du centre (on verra que la localisation révèle une certaine importance, le sud ayant un attrait marqué pour les sons un peu plus influencés sixties) on remarquera pour les lecteurs "locaux" de ce blog la présence du groupe roannais Stuka (clin d'oeil), dont le titre "Fuck the School" ne démérite pas ici. De fait,  les choses commencent à changer avec le titre A8 : Skins Stink (les skin puent), par les New Gentlemen, de Caen. Un titre laissant à supposer que le style va quelque peu changer au fil des faces.
En effet, dés le B1 , les Berettas de Lyon, avec leur Campagne de France font davantage tendre l’oreille. Ce titre engagé de 1982 ferait penser en légère avance à ce que la scène alternative a pu ensuite développer. Les Chaos de Clermont Ferrand avec leur Centre Jaude (célèbre centre commercial situé sur la place du centre ville du même nom) est aussi un titre rock bien dans l’esprit de ce que l’on a eu l’habitude d’écouter lorsque l’on lisait le fanzine Nineteen. Flash Gordon de Strasbourg, délivre un « I Wanna be Free live, qui, s’il n’a rien à voir avec le titre des Vip’s résonne plutôt bien. Défense d’afficher de Nice, de 1985, avec « Terminus », là encore, n’aurait pas dénoté sur une compilation de l’époque et de l’écurie Closer ou New Rose/ Nineteen. Les Shames de Toulouse envoient du très lourd avec un son bien plus Rhythm’n’blues "à la  française" des eighties, avec Shameless Girl et Two Worlds in One. Must have !


Le deuxième disque s’ouvre efficacement avec les Mosquitos et un volume/ une production encore plus efficaces. Leurs deux titres évoquent Asphalt Jungle ou les Coronados… Excellent.

Les Marlons de Paris, avec une voix féminine (au moins dans les chœurs), est super efficace et pourra rappeler les regrettées Lolitas. Mokos, de Nice, envoie du bois en un peu plus garage punk, voire fifties style dans la guitare solo, façon Dick Dale. Great. Single Track, de Brive, nous défoncent grave sur leurs deux titres Lassitude et Laissez mourir les vieux. Même s’ils ont pressé un album sur le label GMG (mal produit), c’est dingue que ce genre de morceaux (datés 1981) ne soit pas sorti à l’époque ! Du niveau du meilleur de ce qui est déjà le meilleur en single collectionné en France. Classé X, de Toulouse avec Plastic Doll  (1984) le fait bien avec un gros son et des paroles en anglais. Mome Rath est davantage néo punk, façon Wire, voire Suicide. St Just et les sauvages de Troyes sonnent un peu Metal urbain avec leur Planqué sous la pluie de 1983. Cool. Tandis qu’Insecticide d’Amiens, déchirent avec leur « Baba » de 1978. Un titre garage punk excellent, qui pourra rappeler les sixties Somethings avec leur Monde infernal. Les trois derniers titres de Décharge (Beauvais, 1978), Le Chaps (un délire sorti sur un flexi en 1978) et Alain -ex Gazoline- Khan (inédit d’une session studio solo de 1986), ne sont pas les titres qui m’ont le plus interpellés, même si ces rares enregistrements de groupes bien connus des amateurs férus (au moins pour les deux derniers), auraient tout aussi bien pu se trouver sur une compilation de Type Wiiiz.

Si l’on peut « laisser mourir les vieux », gageons qu’avec ce genre de travail d’exhumation passionné et passionnant, ces derniers ont désormais acquis le pouvoir d’une certaine immortalité.


FG

 

On retrouvera avec grand intérêt l’histoire, plus ou moins longue et documentée, de chacun de ces groupes sur le site web de Caméléon Records.


Thesaurus vol 7 : Punk Rock français 1978-1986
Dblp 30 titres inédits (28€ plus port).
Camelon Records 105, février 2024

A commander sur le site web, ou chez votre meilleur disquaire spécialisé.

15 janv. 2024

The Rabeats : un dernier pour la route ! (A Scarabée Tale, Riorges)

Dimanche les Rabeats jouaient au Scarabée à Riorges (quel clin d’œil), dans le cadre de leur tournée d'adieu, après vingt ans de bons et loyaux concerts, "au service de sa majesté" serait-on tenté de dire, alors que dans l'absolu, c'est plutôt en hommage aux Beatles bien sûr.
Les fans du groupe (il y en a ! Je réalise moi-même que, sans m'en rendre compte, je les ai vu trois fois, dont une à Toreilles (66), il y a environ douze ans, et une à Roanne déjà, en...1999 ?, à l'Espace Renoir !). Et oui, avant que la grande salle ne reprenne du service de grand écran. Qui s'en souvient !? ...A moins que ça n'ait été un autre Tribute Band Beatles ? Ils avaient leurs uniformes de Sergeant Peppers je me rappelle.

Ce soir, le concert débute à l'heure, avec une scène étriquée, un décor de Cavern club et une toute petite batterie (un jouet presque) et aucun instrument sur scène. On se doute de quelque chose...
Les quatre membres du groupe démarrent avec I Saw Her standing There, un de leurs premiers succès bien Rythm'n'Blues, et le batteur tape debout sur son petit instrument, tandis que les guitaristes semblent ne pas avoir d'amplificateurs. Encore un autre morceau du même tonneau et de leur débuts, puis ils se...retirent, les lumière s'éteignant. Sentiment d'étonnement et de frustration général, d'autant plus que le son était un peu chiche, mais... C'était bien sûr une "Mise en bouche". Les lumières se rallument le "faux fond décor" se soulève, et là, une scène plus profonde apparaît, avec un grand rideau plissé en fond, et surtout, les amplis bien présents ainsi qu'une estrade rehaussée avec un kit de batterie complet. Et nos quatre garçons en costume noir et boots déroulent I Want to Hold Your Hand, avec gros son.
 


Suivront : Can't Buy me love, She loves You, Help, Please please me, Michelle...une sorte de top de la première période. Et on est heureux. Le groupe communique pas mal et demande souvent au public de se lever et de chanter et celui-ci répond présent. Un entracte de vingt minutes et proposé puis revenant avec des costumes gris, ceux-ci vont présenter des morceaux plus lourds, mix entre la période de fin et la psychédélique. A Day in tbe Life (quel pied !) Il faut rappeler que ce genre de morceau composé pour l'album Sergent Peppers n'a jamais été interprété en concert par le groupe original !!
Back in the Ussr, Octopus Garden, Let it Be, Day Tripper, Hey Jude s'enchainent...Et le public d'être enchanté et d'être pris à parti sur ce dernier pour une version de plus de dix minutes, co chantée en chœur.


Puis le groupe se retire à nouveau, sous les claps rythmés de mains de la salle, tandis qu'un film d'animation original, mettant nos compères en scène dans des décors sixties façon Flying Circus et sur une musique bien psyché avec Cythare passent en fond de scène, jusqu'à reproduire leur arrivée sur le toit des studios Apple, où ils s'installent pour de vrai et débutent la  playlist jouée lors du dernier concert du groupe de Liverpool. One After 909, Dont Let me Down, Get Back, Helter Skekter, Twist and Shout... Enfin, le temps des adieux se fait sentir, et là, le premier rappel percute comme un fouet, puisque c'est un cadeau qui nous offert avec l'interprétation live du dernier single posthume des Beatles paru cette année 2023 : Now and Then : ballade émouvante écrite par John Lennon à l'époque et produite en studio grâce à la magie de la technologie  et de Paul et Ringo. Le show se terminera, si mes souvenirs sont bons, avec une version d'All You need Is Love qui va aussi durer plus de dix minutes, le batteur descendant avec une grosse caisse en bandoulière et exhortant le public à chanter. Les paroles se terminant par les "She Loves You yeah yeah yeah" de rigueur...
Le groupe salue, et se retire définitivement, sous les applaudissements d'un public roannais semble t-il ravit.
Niveau critique, car il y en a : je trouve le début un peu casse gueule, bien que téméraire, et qui aurait nécessité un peu plus d'engagement Rock'n'roll de la part du groupe. Et le son ensuite, de manière générale : un peu étouffé, avec une guitare solo qui aurait mérité, surtout sur la première partie, davantage de présence. D'ailleurs de manière générale, si le batteur n'était pas là pour "faire le show", tout cela manquerait singulierement d'entrain. On note quelques petites faussetés dans le chant parfois, voire certains accords de guitare, (Michelle, entre autre), mais sinon, franchement, le job a été fait. Vingt ans de carrière et... l'heure d'une retraite bien méritée !
Bonne fin de tournée les Rabeats, et merci !


25 nov. 2023

Chroniques allumées de Jean-Louis Wiart : lorque les marges éclairent la lanterne.

Un éditeur indépendant : Les Soleils bleus éditions, créé en 2008, me fait la gentillesse de m'envoyer trois de ses dernières parutions. Deux de Pierre de Choqueuse et un de Jean-Louis Wiart, illustré par Jeanne Puchol. Où littérature rime avec musicalité et Jazz. On revient dans une autre article sur ceux de Pierre de Choqueuse, très intéressants aussi.

Chroniques Allumées

Alerté il y a quelques semaines par un post sur Facebook de Jeanne Puchol : dessinatrice de bande dessinée bien connue des lecteurs de A suivre, ou des éditions Futuropolis ou PLG, mais aussi illustratrice pour la presse, je me suis enquis du livre dont elle annonçait la paution, où ses dessins accompagnaient les chroniques de Jean-Louis Wiart - créateur du label AxolItl Jazz en 1993 - parues à l'origine entre 2000 et 2018 dans le journal les Allumés du Jazz. Il se trouve que, comme médiathécaire depuis 1997, j'ai vécu comme lecteur les début de ce journal atypique, imaginé en 1999 par une bande de Pieds nickelés s'étant réunis en collectif de labels indépendants au Midem de Cannes en 1995. Un journal distribué gratuitement, auquel je me suis vite abonné à titre personnel, jusqu'à mon déménagement en 2020. Un ton décalé, politique, de belles photos noir et blanc, des archives, et des dessins, dont ceux de Jeanne Puchol entre autre. Et puis en 2000, les chroniques de Jean-Louis Wiart auxquels seront systématiquement associés les dessins de Jeanne.

Ôtons tout de suite un doute à celles et ceux lisant ce papier : il ne s'agit pas de chroniques de disques ; une rubrique spécifique s'en occupait au cœur du journal. Non, ces chroniques parlent de littérature, de cinéma, (oh combien ! citant au mois deux fois Bogart, entre autres), et de l'économie du disque, évoquant avec clairvoyance et beaucoup de finesse, humour et ton légèrement acide, mais avec beaucoup de références, les changements apportés à l'industrie musicale Jazz indépendante, en France, mais aussi au niveau mondial. Si j'ai presque toute la collection des Allumés du Jazz, je l'avoue, je n'a sans doute pas lu toutes les chroniques de Jean-Louis Wiart (pour faire référence à la sienne, intitulée "Collector"), et même si cela faisait partie des choses les plus sympathiques et emblématiques de ce journal vraiment charmant.
Né dans la dynamique de la création de ce collectif grâce à une aide du ministère des Beaux arts pour la création indépendante Jazz à l'époque, ce canard a su rester indépendant, de fait, et garder un ton bien à lui, très original et surtout très rare, que l'on retrouve intact ici. Une sorte de fanzine en vérité, mais qui ne disait pas son nom. Je me surprends finalement à lire Chroniques allumées davantage pour ses textes exquis - vous rendant tellement intelligent sur toute cette période des années 2000 où les plus de quarante ans auront vu disparaitre une époque et arriver Internet et ses avatars : Streaming et diabolisation des petits labels - que pour les dessins de Jeanne Puchol, très sympas au demeurant. Et cela n'est pas la moindre des surprises que vous ressentirez si vous faites l'effort d'acheter ou de vous faire offrir ce petit bouquin d'une poésie instructive folle de 185 pages, rassemblant une sélection bienvenue de trente chroniques éclairantes d'un Allumé. Celles-ci vous guideront sur les marges*, et vous donneront tellement envie d'aller fréquenter les chemins de traverse.

FG



Chroniques allumées par Jean-Louis Wiart.
Éditions les Soleils bleus. (13 €) - ISBN : 9782918148463

 https://soleilsbleuseditions.box.boutique

(*) Pour reprendre aussi à mon compte un bout de citation de Jean-Louis Godart, lors de la cérémonie des césars du cinéma français, le 07 mars 1987.

18 oct. 2023

Le Daron du blues roannais : Pacôme Rotondo, Mardis du Grand Marais, 17 octobre 2023, Riorges.

Hier au soir, belle soirée Blues Rock and funk aux MGM, en partenariat avec le Roanne Blues festival ; première pour  Patrick Vidil, son président (ci-dessus), heureux de pouvoir compter sur un lieu bien connu, fréquenté et efficace, pour annoncer en avant première la prochaine édition de ce qu'il faut bien convenir d'appeler désormais : un évènement musical incontournable du Roannais.

En "apéritif", à la place des DJs habituels : The Juke Joint Man. David Thomas, bien connu des habitants de l'agglomération et musicien pratiquant depuis le début des années 80 dans diverses formations, joue seul depuis maintenant une petite dizaine d'années, dans la grande tradition des chanteurs guitaristes du delta. Dobro, harmonica, voix rocailleuse et les deux pieds aux "manettes" d'une caisse en bois et d'un tambourin, gère son show et surtout les bonnes vibrations. Pas de fausses notes pour des classiques de blues Swampy à souhait interprétés avec toute la révérence, le feeling et la passion que cela nécessite.

En ouverture sur la grande scène, à ma surprise : Lakeetra Knowles & Music Train. Ce combo americano italien de blues-Funk (la chanteuse vient d'Arkansas) constitué du classique basse guitare, batterie, piano électrique, délivre un répertoire carré et bien joué. Le guitariste très doué a ouvert le set avec un titre chanté par ses soins, étonnant par la qualité de son interprétation. Ensuite, le répertoire, constitué de compositions et d'une paire de reprises (le fameux It Ain't Easy de Bowie, entre autre, très TinaTurnerien pour le coup, sûrement un des clous de la soirée), oscilla entre  show agréable à l'américaine, comme souvent dans ce genre de formation, et rares moments un peu plus intimistes. Tout cela manquait néanmoins quelque peu de frissons en direction du public, le jeu de scène minimal de la leadeur n'étant de plus pas des plus entrainant. Les amateurs de Soul-Funk retiendront surtout un organiste au son 60's-70's particulièrement charmeur et une certaine fraîcheur. 

 
 
 

 Après un changement de plateau rapide, le local de la soirée : Pacôme Rotondo - dont le premier album auto produit "World of Confusion" enregistré sur la côte Roannaise par Pascal Coquart vient de paraitre - monte sur scène accompagné par deux amis nancéens : à la basse Nathan Bechet et à la batterie Sacha Fuhrmann. Avec son trio, Pacôme, à la voix caverneuse d'un homme de soixante ans, (il n'en a que vingt-deux) et sapé à la mode des années avant-guerre américaines, typique du sud, va dès le premier morceau mélancolique à la Dobro embarquer le public, venu essentiellement pour lui, semble t'il et resté assez nombreux à ce moment-là. Le réel talent de ce jeune homme, en dehors de son chant très original et peu commun, et sa dextérité à la guitare indiscutable, réside dans le fait qu'il ne se contente pas d'un genre en particulier - celui très marqué par Rory Gallagher et Johnny Winter entre autre - mais que sa formation musicale et sa passion l'amènent à mixer techniques et sensations, donc différents genres. Pour cela il utilise environ quatre guitares. Passant du Blues Folk ou de la ballade acoustique à des blues rock plus ou moins énergiques, il arrive aussi à retranscrire ses influences plus Hard et Métal dans son répertoire, l'air de rien. Si on a tous été scotché entre autre par sa reprise du Mistreated de Deep Purple (1974), Red House de Jimi Hendrix était aussi magistralement interprété (Foxy Lady sera joué  à la toute fin). Le plus étonnant résidant sans doute dans des compositions de grande qualité. "I'm a Liar, Love Means Life, All My Mistakes..." Les deux autres collègues le soutenant impeccablement. Il soufflait un air de vrai amour du blues (A Love of Confusion !?) ce soir-là grâce à cette passion bien retranscrite. Bravo. Ne changez rien les gars ! 


Festival Roanne Blues #5
Les 15 et 16 mars 2024 à la salle Fontalon.

Article et photos  © FG

Extraits live :

 

20 déc. 2022

Et un Strike pour les Bowlers chez Caméléon Records !

Chronique du lp compilation paru ce 17 décembre 2022 chez Caméléon Records :

Les Bowlers, de Paris, font partie de ces groupes sixties français ayant non seulement eu le privilège de publier des disques à l'époque : deux Eps chez Barclay, excusez du peu, mais cela n'est pas le fruit du hasard. Ils possédaient un talent remarquable, qui les place parmi les tous meilleurs du genre beat garage, aux côtes des Boots, Pollux, Gypsies, Somethings, Five gentlemen, Lionceaux, Sunlights... Le talent d'écriture de Roland Seroussi, proposant des textes à la fois sympathiques et bien vus, sur le regret, l'amitié, l'amour contrarié ou la dureté de la vie, est supporté par un travail vocal en harmonie dans l'esprit des quatre de Liverpool, tandis que l'ensemble du groupe délivre un accompagnement enlevé (souvent avec fuzz), très bien joué, et produit, qui n'a rien à envier à certains groupes Anglo saxons de l'époque. On pensera par exemple aux Gants sur pratiquement tous les morceaux de la face A, rien que ça. 

En face B, les deux premiers morceaux closent les enregistrements originaux déjà publiés, tandis que l'inédit "Pourquoi me faire ça" est un beau mid tempo mélancolique, dont les guitares encore accrocheuses, font la différence. "Pourtant si tu voulais" avec son intro un peu surf et son beat sur le thème de l'amour perturbé délivre peut-être le titre le moins "original " du groupe, même si le refrain et sa mélodie enchanteresse, tout comme son entrain rythmique, là encore, gagnent notre sympathie. En parlant de références Anglo saxonnes, "Toi tu nous Mens", avec sa basse un peu vrombissante et son beat rageur enlevé, pourra évoquer les Sorrows, ce qui, avouons-le, se pose là. On se serait passé par contre de Long Tall Sally, qui, bien qu'il tâche de rendre un hommage sincère à Little Richard, avec une bonne énergie, d'un morceau 50's dix mille fois repris par tous les groupes débutants de l'époque, (et pas une "composition" comme l'écrit par erreur ou plaisanterie l'auteur des notes de pochette, sûrement dans l'esprit de celles de l'époque, parfois cocasses), ne met pas franchement en avant la qualité d'accent du groupe, mais confirme par contre, s'il en était besoin, la supériorité incontestable des Bowlers sur de nombreux pairs de l'époque, en tant que groupe Beat français mid-sixties chantant dans la langue de Molière. Un album essentiel à la pochette magnifique reprenant celle du deuxième ep qu'il ne faudra pas trainer à acquérir, édition limitée (500 ex) oblige. Merci Caméléon Records.

 La page dédiée au groupe, et au disque, sur le site Caméléon records.



27 juil. 2022

20/20 pour Barrence Whitfield !?


Barrence Whitfield and the Savages
Theza (66), festival 20/20 26 juillet 2022.


A nouveau l'occasion de profiter de ce festival catalan bucolique super sympa, dont le principe est de se dérouler en plein air, dans un site étonnant souvent abandonné, dans une commune toujours différente chaque année, sur un mois (du 20 au 20), et façon ambiance guinguette, avec restauration et boissons locales, servies sur des bars en bois.



Arrivés après 20h, et l'affluence grossissante (environ 200 personnes à vue de nez ?), nous nous sommes approchés Anne-Marie et moi de la scène un peu avant 21h30, pour le début du set des bostoniens. Ceux-ci sont en tournée depuis déjà une semaine en France, (dont, si je ne m'abuse, leur troisième ou quatrième date à Saint-Étienne), et finiront en Espagne avant de regagner les États -unis. 

Super set bien musclé avec saxophone omniprésent, bonne basse et guitare bostonnienne ne laissant aucune respiration aux sons "non rock'n'roll", à part deux ou trois morceaux plus chaloupés, Rhythm'n'blues oblige...


Que des originaux ou presque, assez diversifiés, même si la rythmique Chuck Berryenne dit d'où ils viennent ; un son très Sonics (yeaaaaah), et un chant puissant, rauque ou aigu, s'autorisant beaucoup de plaisanteries amicales. Ce Barrence est top. 


Niveau tempo, on aurait parfois aimé un peu plus de précision, la batterie d'Eric (Boitier, bien connu du milieu garage hexagonal, UK et swedish ;-)) ne tombant pas toujours en rythme avec la guitare et le chant, mais on sait les problématiques liées aux retours scène de ce genre de festival plein air (...)


Tous ont, quoi qu'il en soit, fait montre d'une cohérence et d'un enthousiasme réjouissant et communicatif. 
Un petit échange avec Barrence, après la fin du set, conclut sur "Ramblin Rose" des Mc5, a finit de me convaincre de la gentillesse et de l'accessibilité de l'homme. 
Déjà 14 album pour un gars jouant depuis 1977. Que dire...
> "Go for it !?"