...Une grande partie des spectateurs venue Samedi 19 Novembre assister à la Nuit du blues, au Théâtre de Roanne n'a pas du être déçue.
Au moins les spectateurs ont ils été certainement surpris par la différence des deux parties proposées, et de leur qualité intrinsèque.
D'un côté, une ouverture par le quatuor de Roland Tchakounté. (indiqué par erreur "Trio" sur la plaquette).
Ce grand et costaud camerounais affable et prolixe, au chant et à la guitare électro-acoustique, accompagné par contrebasse, guitare et batterie a su imposer un univers personnel emprunt de poésie, mais non dénué d'énergie. Ambiances africaines et blues finalement assez peu communes.
Le style du groupe s'étoffe la plupart du temps autour de mélodies plutôt world au départ, (Roland Tchakounté chante dans sa langue d'origine, le Bamiléké) mais épaulées par un jeu typique blues banc à la guitare Gibson solo, dans une dextérité et une finesse qui doivent énormément à Peter Green (Fleetwood Mac), autant dans ses notes cristallines que dans ses envolées puissantes à chaque fin de morceau.
Un mélange qui fonctionne. Du grand art et une personnalité à retenir.
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Eric Mcfadden au "Papillon bleu", comme noté sur ses dates de tournée ! © Hectorvadair |
Des sonorités accrocheuses (© Hectorvadair) |
grand métis aux dreadlocks cachant presque son visage, apparaît sur scène. L'air sérieux, peut-être un peu inquiété du succès de son prédécesseur, poussant les cables et pédales qui traînent à ses pieds, comme légèrement stréssé.
Un mot rapide au micro, et après quelques hésitations et exercices d'échauffement sur le manche de sa belle Epiphone noire, l'explosion peut commencer.
Ceux qui s'attendaient à une star capricieuse, vue son entrée et sa notoriété; ceux qui attendaient un blues jazz professionnel mais commun (quelle idée ? se serait-on trompé sur le nom ?) découvrent un artiste habité, au style et à la personnalité très marqués, et au talent immense...
...Voix caverneuse envoutante, (rappelant tour à tour Tom Waits ou Lenny Kravitz), jeux et dextérité époustouflants, (un Hendrix moderne ?), énergie montant crescendo... rarement le Théâtre aura offert un tel souffle rock'nroll (oui, vous avez bien lu !) sur sa scène.
Il est accompagné par un bassiste à l'instrument magnifique : une contrebasse solid body (corps plein), qu'il slappe avec précision et fougue, utilisant parfois un archer pour plus d'effets.
Le batteur, plus jeune, finit de poser la rythmique nécessaire avec force, mais dans un jeu aigu basique, sans fioritures.
Une fougue à toute épreuve © Hectorvadair |
Eric McFadden, originaire de la scène West coast des Etats unis, n'a pas le succès commercial qu'il mériterait, mais est pourtant très apprécié et connu dans les milieux indépendants spécialisés internationaux. Son côté hobo électrique a du en inspirer plus d'un, ...Charlie Winston n'étant sûrement pas un des derniers.
Ses propres albums solos ou en groupe (une douzaine) ainsi que ses nombreuses participations avec des grands noms du blues Funk et du rock fusion le placent au firmament des artistes contemporains.
Le set qu'il aura pratiqué au Théâtre ne fait que le confirmer, avec un background et une générosité artistique charismatiques, développant des univers mozaïques
colorés mêlant Blues traditionnel ("Two graves.."), ballades torturées, classique espagnol, Funk, blues voodoo ("Mojo bag", "Til the medecine takes"), Rock fusion ("Voodoo head", "Rise and shine")...
On peut d'ailleurs citer sans retenu la présentation qui en est faite sur le programme de la soirée tant il est juste : "Mc Fadden surfe sur les styles avec une facilité déconcertante. Son approche guitaristique est un subtil mélange de technique et d'émotions. Partant souvent de la base d'un blues traînant, avec un jeu de guitare un rien macabre/voodoo, les chansons explosent parfois en instrumental sur des chevauchées effrénées baignées de Stoner rock et Garage"
Un rappel plus tard, qui finit de tout exploser, l'artiste se presse de rejoindre la table de vente de CD où il se prête au jeux des dédicaces avec plaisir sur son dernier album en date "Bluebird on fire"*.
...Encore un concert proposé par l'association Papillon bleu qui restera dans les
mémoires. On les en remercie de tout coeur.
...A déguster dés à présent, un souvenir Live (pirate) de la soirée :
part 1
Part 2
(*) Eric Mac Fadden est publié/distribué en France par le label parisien Bad réputation. Une compilation "Inside out" doit paraître ces jours, reprenant les meilleurs titres de l'artiste, plus quelques inédits.
Ecouter Eric McFadden sur ses deux Myspace :
http://www.myspace.com/ericmcfaddentrio
et www.myspace.com/ericmcfaddenmusic
Le site officiel : http://www.ericmcfadden.com
3 commentaires:
musicalement d'accord avec ces commentaires et éloges des artistes et de cette soiré mémorable pour nos oreilles qui en frissonne encore!!
UN Papillon DC
Quelques petites précisions :
- le trio de Roland Tchakounté a "perdu" un violoniste depuis la parution de la plaquette. On ne sait pas si on doit le regretter vu la cohérence de la prestation proposée...
- la guitare d'Eric Mc Fadden n'est pas une Epiphone, mais une "5th avenue" de chez Godin : prévue pour tous les usages ?
RV le 14 janvier avec Elliott Murphy !... et merci pour vos encouragements !
Merci beaucoup pour ces précisions. Il est toujours apprécié d'avoir des infos de premier ordre.
Elliott, je l'ai déjà vu deux fois, à Thiers (début 90's ?) au Balthazard et la dernière fois au TMR, (concert d'ailleurs enregistré et proposé au fan club). Très grand. Je ne sais pas encore si je serai là. Par contre Benita m'intéresse bien évidemment aussi. Malheureusement, on ne fait pas toujours comme on le souhaite... Bravo en tous cas au dynamisme et le bon goût de l'association.
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