Vu ce samedi 11 Décembre au théâtre de Roanne : Mister Day.
Annoncé dans le programme comme un groupe de qualité mêlant Soul et jazz, cette alléchante mise en bouche m'avait interpellée.
En amateur de Soul originale, c'est à dire ayant de l'âme, et rendant en cela hommage aux grands labels afro américains des années 60 : Motown, Stax, pour ne citer que les plus connus, je me réjouissais. Ce concert valait donc le coup d'autant plus que le prix d'entrée défiait toute concurrence : 6 euros! l'occasion d'une sortie familiale !
...Hammond, belles guitares et kit batterie d'à propos (c'est à dire réduit au minimum rythmique), deux micros pour choristes, le matériel installé sur scène donnait déjà le ton.
Le public d'amateurs venu ce soir avait rempli tôt le par terre des meilleures places, tandis que quelques retardataires occupaient quelques places au balcon.
Que dire, si ce n'est que Mister Day (Eric Duperray) et les musiciens qui l'accompagnent forment un groupe soudé qui sait de quoi il parle. Le répertoire est effectivement axé sur un groove directement influencé par le meilleur de la Soul 60's, plutôt Motown donc, (voix aigue, ballades sucrées et groove bien rythmé), mais aussi parfois du genre fusion que certains groupes américains comme Chicago on pu développer à la fin des années 60. (Et là, on se rapprocherait plus de choses de type Motherearth, donc du courant acid-jazz.)
Ceci dit, la qualité de composition, d'orchestration, de jeu, est là, le chant du leader plutôt accrocheur, et le reste du groupe assure de manière remarquable.
L'orgue Hammond de Raphaél Chambouvet est parfaitement maîtrisé, et le jeu de basse de Bruno Hovart, sans médiator, façon contrebasse, très organique, donc très Soul. Parfait.
Pour ce concert, qui était le dernier de l'année nous ont ils dit, ils étaient augmentés de Julien Masson, guitariste des Buttshakers, autre groupe Soul de Lyon, (mais officiant plus dans un registre nerveux que Motown). Bonne addition, puisque que les deux guitaristes (lui et mister Day) se renvoyaient les solos, tandis que la fuzz de Butt mettait un piment "garage" à l'ensemble.
D'ailleurs, le théâtre a par moment tremblé sur ses bases lorsque certains titres particulièrement volumineux (en terme de puissance et de décibels) ont été délivrés. Waouh !
Mais ne nous y trompons pas, la Soul de Mister Day est avant tout une Soul d'émotions, de finesse (pas mal de ballades exquises), et je n'ai pour ma part pas pu m'empêcher de penser au maître moderne en la matière (Soul blanche) : mister Paul Weller himself !
Oui, vous avez bien lu : on a un Paul Weller français !
D'autres noms me sont aussi venus à l'esprit ce soir là : Laurent Bauer et ses Bogeymen, et les Jaybirds autrichiens, autre combo dont on a déjà eu l'occasion de parler sur ce blog, et dont le dernier album en date est exactement dans la même veine.
Celui de Mister Day est disponible en CD et en Vinyl (double lp particulièrement soigné au niveau présentation et contenu) et vous auriez bien tort de ne pas sauter dessus. C'est une pure merveille.
Le public charmé a demandé deux rappels, debout, et le groupe a été applaudi sur son stand de vente à l'accueil du théâtre. Incroyable.
Oubliez Ben l'oncle soul, votez Mister Day, et sauvez votre âme !
"Forget Ben l'oncle Soul, vote Mister Day, and save your soul !"
Mister Day on Myspace
(Où l'on remarquera que la version instrumentale de leur dernier single "Soul for food" a été utilisée pour la publicité d'une grande marque de Café.)
Get your point over (on Deezer)
Album Mister Day, "Small fry" :
(Favorites/Discograph/Groove attack 2010),
> disponible via leur Myspace, à la Fnac, sur Cdandlp.com...
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