Regroupé cette année sur quatre jours, du 20 au 23, ce mixe de musiques européennes, chant, rock, hip hop...avait de quoi séduire. Notre visite n'a concerné cependant que le Dimanche, afin de capter l'enfant pas sage (mais gracieux) d'Albion, j'ai nommé
Pete Doherty.
Un petit peu angoissés en l'attendant (il est habitué des annulations ou frasques diverses), on croisait les doigts. L'ouverture de la soirée s'est faite à l'heure (19h30) avec
Joensuu 1685, combo islandais d'Helsinki, qui, si on se réfère à leur Myspace délivre une musique electro rock d'assez bonne facture. Mélange de Deus, et de Pop fleurant bon le psychedelisme mancunien des années 90 ("Walk on water"). Myspace, dis-je, car malheureusement pour nous, l'organisation avait oublié de préciser qu'il y avait deux scènes, et qu'il fallait se déplacer dans la petite coopérative pour voir et entendre le groupe. Le public déjà installé en avance dans la grande salle n' a donc eu que le son diffus des islandais par derrière la musique d'ambiance. Too bad.
A vingt heure quinze se sont installés les
Kissaway trails (Danemark). Immédiatement, le jeune groupe masculin a pris possession de la grande salle avec une musique englobante, faite de chant à plusieurs voix, de napes discrètes de synthé, d'une mandoline, d'une guitare et d'une batterie à la rythmique très sec et syncopée. Pale saints ?... House of love ? Spacemen 3 ? Les meilleures moments de ces groupes de l'aube de 90's me sont revenus à l'esprit. Le set s'est terminé sans bavure sur un final très noisy, après un titre chanté en danois, le groupe sortant sous les applaudissement frénétiques. Une belle découverte.
Puis sont arrivées les
Plastiscines. Françaises de l'étape, on attendait beaucoup d'elles, surtout après le bon set des Danois.
... Au delà des polémiques liées à la fréquentation des seules petites salles parisiennes, qui amène trop régulièrement certaines revues à mélanger critique et copinage, on se demande comment un tel groupe a pu aller enregistrer un deuxième album à Los Angeles (et en revenir). Car leur set a été la limite de la parodie, et ce n'est pas leur reprise de "I love rock'nr'oll" qui a permis de relever le niveau : Un jeu de batterie lourdingue, qui ne fait pas du bien au peu de mélodie qu'on entrevoit à travers le gimmick rock has been que le groupe nous sert. Une guitare leader de très faible niveau, un chant quasi inexistant et aux paroles enfantines... Un seul titre sauve la playlist : "Barcelona": "Barcelona", (leur dernier single en date) qui développe une mélodie et plusieurs break pas inintéressants. Ca sera l'unique bon moment. Le public était quasiment unanime pour dire que Les Plastiscines doivent davantage bosser si elles veulent offrir quelque chose de plus que ce que des centaines de groupes provinciaux proposent, en cinq fois mieux. La messe est dite.
Les roadies ont ensuite retiré le plateau et installé un ampli couvert d'un Union jack, le tout accompagné d'une bouteille de rouge et d'un verre à vin.
Ex
Libertines et
Baby Shambles, le leader à la bouteille (et au petit chapeau) a décidé de raconter depuis peu des histoires, seul à la guitare avec son dernier album "Grace" sorti en 2009, et ça lui va très bien. Arrivé en trébuchant légèrement (gimmick ?), Mr
Doherty ne s'est cependant pas moqué du public. Alignant les très bons morceaux de son dernier album, avec la rigueur que cela demande, il a réussi à installer une belle ambiance, voire une complicité. Accompagné par deux belles danseuses classiques sur les ballades, virevoltantes à ses côtés, manipulant deux autres Union jack, ce petit décalage a apporté un petit plus scénographique à sa seule présence pourtant déjà suffisante. Un ou deux titres des Libertines en sus, une nervosité et un à propos sur l'ensemble des titres (tendresse ou violence) on permis à l'anglais de passage d'asseoir encore plus sa réputation et son statut de grand.
Très bon concert d'une heure.
La soirée s'est terminée dans la Petite coopé, avec
Kreisky, d'Autriche.
Tout de noir vêtus, avec complet veston et petite cravate, le quatuor a tout de suite pris le contact oral avec le public encore présent (petite coopé pleine) avant de balancer son punk garage de manière très violente. Waouuh ! Que dire si ce n'est que l'esprit de la scène berlinoise (ou cold mancunienne) des années 80 m'est personnellement revenu en pleine poire, avec des réminiscences de Birthday party, des Joy divison, et de tout ce que la culture germanique en terme de symboles politiques revendicatifs peut suggérer.
Guitare, basse, orgue, batterie, tout est carré et rentre dedans, avec un chanteur habité et motivé que l'on prend plaisir à voir se déhancher de manière théâtrale. Un titre français (chanté en allemand) : « Olympic Marseille » (?) ne m'a pas permis de comprendre le sens du texte. .
...Apparemment révélation de l'équipe du festival, qui parle de Hives ou de Sloy à leur sujet. Je suis d'accord. "Wild" en tous cas. Great, et motivant.
Fin des hostilités.
Photos : Hectorvadair
Pete Doherty "Grace" on Deezer
Kreisky
Kissaway trails
Joensuu 1685
Plastiscines