6 oct. 2019

Johnny Montreuil VS Villejuif Underground, c'est Titi contre Vil Coyote pour fêter les vingt ans des MGM.


Mardi 01 octobre, Riorges fêtait les vingt ans des MGM. Vingt ans que quelques équipes de passionnés se succédant avec succès, soutenus par la municipalité riorgeoise ont réussi le pari de proposer des concerts exigeants et une programmation régulière dans la salle (des sports) des Grands Marais. Une gageure à l'époque, surtout calée un mardi soir, que la ville voisine, plus grande, dont on taira le nom, n'a jamais su imaginer.
Accueillis comme des rois avec un verre de rosé pétillant et une assiette de petits gâteaux, les quelques 300 spectateurs ayant fait le déplacement ont pu se réjouir, après les discours et la projection vidéo d'un résumé des programmations précédentes, du set nerveux de Johnny Montreuil.


Ce combo parisien, dont le deuxième album « Narvalos Forever » vient de paraître cette année, délivre un mix de Rockabilly et de punk alternatif, chanté en français (en titi parisien, même, pourra t-on dire), très compréhensible, et ce n'est pas le moindre de ses attraits. Le chanteur, moustachu fier à bras, mais au cœur pur, (le fameux Johnny) rivé sur sa contrebasse durant quasiment tout le set, à part sur un morceau, où il s'accompagne à la guitare, redéfinit ce que peut être un Rocknroll « à la french ». Le guitariste, flegmatique moustachu lui-aussi, portant l'instrument haut, pourrait faire penser à un chasseur de prime de Deadwood. La manière rude qu'il a de se servir de sa guitare, et les sons surf souvent teintés de reverbe qu'il en extrait, finissent d'assurer au groupe un statut définitivement sauvage. De vrais Narvalos quoi.
Sauvages et culottés, ils l'ont été, n'hésitant pas, après avoir tenu la scène bien deux heures, à répondre à la demande générale des rappels, malgré l'attente d'un deuxième groupe, qui ne pourra aborder la scène qu'après leur départ à 23h...

Harmonica puissant et omniprésent, sur contrebasse et guitare brutes


Pendant ce temps, les trublions de Villejuif Underground, menés par le chanteur et écrivain australien  iconoclaste Nathan Roche, ont eu le temps de se préparer, et quoi de mieux que de le faire avec du Whisky, et...divers autres substances, que la bienséance de ce blog (et la rigueur des sources)  m'interdit de citer.
Villejuif Underground, ce sont des parisiens, greffés à un électron libre océanien. De parisiens, ils n'ont désormais que le nom, puisque le groupe a éclaté géographiquement depuis l'année dernière, Nathan partant habiter à Marseille et l'organiste rentrant en Bretagne (1).



La chose la plus étonnante dans le set de cette soirée, et qui aura, j'imagine, marqué les spectateurs restés pour la découverte, ou des retrouvailles, restera le jeu de scène de Nathan, grand échala dégingandé, la crinière blonde au vent, qu'il emmitoufle à l'occasion sous un keffieh, le jeune homme à l'univers apparemment riche et énigmatique se déhanche et saute, (tel un kangourou ?) Sur scène, agitant ses jambes l'une contre l'autre, à la façon d'un comique   troupier, lorsqu'il ne descend pas dans le public, régulière, pour faire le tour de la salle en courant. On l'a vu aussi se coucher à terre, sous le rebord de scène, et ce, à chaque fois, en continuant à chanter. Alors, certes,  cette voix n'est pas celle d'une diva. On y entendra davantage des paroles scandées, dans une tonalité grave qui rappellera Lawrence de Felt, voire Nick Cave, et la guitare hypnotique de Thomas Schlaefflin, tout comme les nappes d'orgue étranges, associées aux rythmes syncopées, nous embarquent irrésistiblement dans les ambiances No Wave des néo-zélandais Mi-Sex, des californiens Tuxedomoon ou du shoegazing des années quatre-vingt-dix. Un son, une ambiance, que l'on n'avait pas entendu depuis très longtemps.


Malgré leur frustration compréhensible, d'être passé tard, devant un parterre clairsemé, et un état de certains musiciens à la limite de la syncope, le Villejuif Underground a assuré un show tout à fait honnête, généreux et énergique, ce qui était en soi une gageure.

Le deuxième album « When Will the Flies on Deauville Drop ? » est disponible chez Born Bad, et je vous le conseille chaudement.

FG

Nathan Roche dans son monde...


(1) Lu sur : https://www.greenroom.fr/124169-en-2019-le-villejuif-underground-relance-la-belle-escroquerie-du-rocknroll/


Photos : F. Guigue.
> Voir mon album complet du concert ici :
https://photos.app.goo.gl/qX4FJNvFP5nb65A39


Ecouter : https://levillejuifunderground.bandcamp.com/

https://soundcloud.com/johnny-montreuil/albums




24 juin 2019

Lion In Bed, but As an Art !

Le Musée d'art contemporain de Saint-Etienne conviait le trio Lion in Bed ce dimanche 23 juin dan son hall, pour "rugir de plaisir" nous prévenait-il.
Lion in Bed, rappelons-le, est le dernier projet musical de Michael Mottet (ex Angil - Angil and the Hidden Tracks), avec sa compagne Sherazade, (ex Dotsy Dot), plus Flavien Girard à la batterie/percussion.



Fort d'un album réussi paru l'année dernière, (voir ma chronique), et après quelques concerts permettant de mettre un peu en lumière ce disque, les voilà prêts à repartir pour de nouvelles compositions, et un nouveau projet. Initialement prévu au coeur du musée et de ses collections, le concert s'est finalement déroulé dans le hall, la faute aux intempéries de la veille, ayant causé des fuites d'eau. Tant pis, c'est avec professionnalisme et envie/plaisir que le trio a déroulé la totalité de son répertoire, plus une reprise : le « Moonshine » de Kill The Vultures, le moment le plus poppy du set d'ailleurs.




Si nos oreilles ont du s'habituer à l'acoustique d'un lieu pas complètement adapté à ce genre de prestation, (un peu trop d'écho), quelques réglages on réussi cependant à rendre ce set agréable.

La rigueur et la qualité des compositions, plus une interprétation sans faille ajoutant le sel (ou le sucre ?) à un moment particulièrement savoureux. On retiendra aussi la voix surprenante de Shérazade, utilisée comme un vrai instrument, et dont les poussées incantatoires aiguës sur certains passages ont pu mettre le frisson. Un rappel a permis d'écouter une reprise assez minimaliste du  « Bang Bang » de Sonny Bono, popularisé entre autre par Nancy Sinatra.

> De la musique comme art, à part entière : le symbole était fort, et chaque spectateur présent a pu le constater. "Lion In Bed" ("Lying In Bed") certes, mais on reste bien éveillé, face à un voyage sensoriel et sensuel émouvant. Rendez-vous est pris pour le prochain album !

FG




photos : © Flora Guigue, sauf première en haut à gauche.









23 juin 2019

Vaudou Game : c'est l'anniversaire, à Riorges !

Ce vendredi 21 juin, pour la traditionnelle fête de la musique, l'équipe culturelle de Riorges avait invité Vaudou Game. Groupe mené par le malicieux Peter Solo, originaire du Togo.

La bonne ambiance africaine, teintée de Funk qu'à installé le groupe, a aussi été rendu possible grâce au contact établit par le chanteur avec le public. Explications en français, et avec humour, de la signification du "Vaudou", le faite d'être relié à la terre, suppliques pour bouger son corps, ou plutôt  : "mélanger son Chanel ou son Gucci", par la danse, et textes parlés-chantés aux thèmes humanistes et écologiques.



Peter Solo a débarqué en 2008 avec un premier album réalisé avec le groupe Kakarako ("Miadome", La Cerise sur le Gateau). Après un second album, il monte Vaudou game, orientant son nouveau combo dans une direction plus festive et au Gimmick bien rodé (orchestre cuivré et aux style très seventies Funk orienté pourrait-on dire, et très "James Brownien" par moments.) A ce titre, chapeau bas au bassiste. Les ritournelles lancinantes que nous propose Vaudou game, en plus d'être très communicatives en terme de rythme et de sensations positives, sont augmentées par les textes drôles et bien sentis, d'un leader auteur compositeur interprète producteur que l'on sent bien décidé à ne pas renier ses racines. Le répertoire, fort de trois albums aujourd'hui, a permis de profiter de "L'anniversaire" (de belle maman), "La vie c'est bon", "Locataire" (très teinté Ethiopian style), et tous les classiques de ce combo rafraichissant.

Immersion réussie et aux petits oignons ce vendredi soir, jusqu'à ce que la pluie, en toute fin de set, disperse la foule pourtant motivée.

La vie, c'est bon, bon, bon !

FG