Photo : Laureline Guigue |
Accompagné de quatre musiciens impeccables (1), elle venait présenter son dernier album Rise (Ropeadope). 13eme date sur 20 programmées en Europe (dont seules trois en France !), avant de repartir pour les USA via l'Indonésie.
Une artiste au statut international, donc, qu'il ne fallait pas manquer. Shayna Steele a déjà en effet une belle carrière derrière elle, avec des participations à diverses tournées ou spectacles : chant avec les Dynamites dans la comédie "Hairspray" adaptée du film de John Waters (2002-2009), participation à trois albums de Moby dés 2005, ("Hotel, last night" et le titre "Extreme ways/Jason Bourne"), spectacle de Bette Midler "Show girl must go on", 2008"), tournées avec Rihanna (2011 et 2014)…
En 2004 elle sort son premier Ep réalisé avec son collègue (et mari depuis) David Cook, suivi en 2009 par son premier album : I'll be anything (Highyella lowbrown Rec).
Son sylve Jazz moderne est alors déjà bien marqué par une voix Soul chaude et énergique. les cuivres et les guitares sont bien présents (cf "You didnt"). On y trouve aussi le groove de chanteuses telles Jill Scott ou Lizz Wright.
Si Rise, son nouvel album, commence très doucement, avec une ballade (maternelle ?, elle a deux jeunes enfants), c'est sa superbe voix que l'on remarque immédiatement. Elle donne sa pleine mesure dés le troisième titre avec "Everything's crying merci". Là; le meilleur de l'Acid jazz revient à nos oreilles, avec un groove et une puissance digne des plus beaux moments du fameux label 90's.
Mais cet acid-jazz là est beaucoup imprégné de Soul et de force, plus que n'importe quel autre, et "Gone under" nous en donne à entendre une belle marque. La vidéo live du titre sur son site démontre à quel point la chanteuse et son groupe savent retenir et donner de la puissance. C'est d'ailleurs ce titre qui m'a poussé à venir au concert .
"Grandmas hands" a ce "je ne sais quoi" de sudiste et de blues Soul qui rattache Shayna à ses racines, et à certaines de ses grandes influences (cf Aretha Franklin).
"Coulda had me" quant à lui évoque aussi bien Carole king/Aretha Franklin ("You Make Me Feel Like A Natural Woman"), que Sinnead O connor ( "Nothing compares to you"), ou les Jackson five ("Blame it on the boogie") :-) ... pas mal comme références ?
Paper bag, Hyde Park, Teardown, proposent quant à eux un jazz vocal chaud et bien produit, et "Wear me down" le 11e titre démontre le plein potentiel live nerveux de l'artiste avec un genre sudiste à la Muscle Shoals au mid tempo bien appuyé.
Néanmoins, à part ce titre et "Gone under", cet album ne reflète pas vraiment ce que le groupe peut proposer sur scène.
Au Satellit, l'heure et demi de show, scindé en deux parties n'a laissé place à aucun temps mort. Energie, émotion, implication scénique, sympathie, Soul, Blues, ont dominé; Shayna finissant pied nu (barefoot) pour interpréter justement ce "Wear me down", car elle "veut sentir ses racines, la terre du Missisipi".
> Une artiste à voir absolument en live donc, garantissant un show de haute volée mémorable.
Merci au Satellit pour ce moment magique.
(*) Shayna, né d'un père noir et d'une mère blanche à grandit en Californie, puis Oklahoma, avant de passer sept ans en Allemagne dans une base militaire, puis vivre son adolescence dans le Mississipi avant de rejoindre New York plus récemment.
(1) Le groupe :
David Cook - piano/rhodes/b3
Robin Macatangary - guitar (3, 4, 5, 6, 7, 8, 11)
Christian McBride - bass (1, 2, 5, 10, 11)
Eric Harland - drums