23 févr. 2015

Dancing Barefoot with Shayna Steele (Live Satellit Café, France 20/012/2015) plus quelques notes sur "Rise".


Photo : Laureline Guigue
Grosse affluence samedi soir au Satellit café, pour Shayna Steele, chanteuse américaine* métisse, dont c'était le deuxième passage.
Accompagné de quatre musiciens impeccables (1), elle venait présenter son dernier album Rise (Ropeadope). 13eme date sur 20 programmées en Europe (dont seules trois en France !), avant de repartir pour les USA via l'Indonésie.
Une artiste au statut international, donc, qu'il ne fallait pas manquer. Shayna Steele a déjà en effet une belle carrière derrière elle, avec des participations à diverses tournées ou spectacles : chant avec les Dynamites dans la comédie "Hairspray" adaptée du film de John Waters (2002-2009), participation à trois albums de Moby dés 2005, ("Hotel, last night" et le titre "Extreme ways/Jason Bourne"), spectacle de Bette Midler "Show girl must go on", 2008"), tournées avec Rihanna (2011 et 2014)…

En 2004 elle sort son premier Ep réalisé avec son collègue (et mari depuis) David Cook, suivi en 2009 par son premier album : I'll be anything (Highyella lowbrown Rec).
Son sylve Jazz moderne est alors déjà bien marqué par une voix Soul chaude et énergique. les cuivres et les guitares sont bien présents (cf "You didnt").  On y trouve aussi le groove de chanteuses telles Jill Scott ou Lizz Wright.

Si Rise, son nouvel album, commence très doucement, avec une ballade (maternelle ?, elle a deux jeunes enfants), c'est sa superbe voix que l'on remarque immédiatement. Elle donne sa pleine mesure dés le troisième titre avec "Everything's crying merci". Là; le meilleur de l'Acid jazz revient à nos oreilles, avec un groove et une puissance digne des plus beaux moments du fameux label 90's.
Mais cet acid-jazz là est beaucoup imprégné de Soul et de force, plus que n'importe quel autre, et "Gone under" nous en donne à entendre une belle marque. La vidéo live du titre sur son site démontre à quel point la chanteuse et son groupe savent retenir et donner de la puissance. C'est d'ailleurs ce titre qui m'a poussé à venir au concert .

"Grandmas hands" a ce "je ne sais quoi" de sudiste et de blues Soul qui rattache Shayna à ses racines, et à certaines de ses grandes influences (cf Aretha Franklin).
 "Coulda had me" quant à lui évoque aussi bien Carole king/Aretha Franklin ("You Make Me Feel Like A Natural Woman"), que Sinnead O connor ( "Nothing compares to you"), ou les Jackson five ("Blame it on the boogie") :-) ... pas mal comme références ?
Paper bag, Hyde Park, Teardown, proposent quant à eux un jazz vocal chaud et bien produit, et "Wear me down" le 11e titre démontre le plein potentiel live nerveux de l'artiste avec un genre sudiste à la Muscle Shoals au mid tempo bien appuyé.
Néanmoins, à part ce titre et "Gone under", cet album ne reflète pas vraiment ce que le groupe peut proposer sur scène.

Au Satellit, l'heure et demi de show, scindé en deux parties n'a laissé place à aucun temps mort. Energie, émotion, implication scénique, sympathie, Soul, Blues, ont dominé; Shayna finissant pied nu (barefoot) pour interpréter justement ce "Wear me down", car elle "veut sentir ses racines, la terre du Missisipi".

> Une artiste à voir absolument en live donc, garantissant un show de haute volée mémorable.
Merci au Satellit pour ce moment magique.
 

(*) Shayna, né d'un père noir et d'une mère blanche à grandit en Californie, puis Oklahoma, avant de passer sept ans en Allemagne dans une base militaire, puis vivre son adolescence dans le Mississipi avant de rejoindre New York plus récemment.

(1) Le groupe :
David Cook - piano/rhodes/b3
Robin Macatangary - guitar (3, 4, 5, 6, 7, 8, 11)
Christian McBride - bass (1, 2, 5, 10, 11)
Eric Harland - drums

11 févr. 2015

Volage : pourquoi chercher aux USA ce que l'on a en France ?


Photos : F. Guigue
Ce 10 février 2015 aux MGM de Riorges, Volage se produisait avec Doorsfall.

Belle surprise tout d'abord avec la première partie assurée par le combo stéphanois Doorsfall : Lire ma petite chronique parue sur Rockaroanne le lendemain.
...Après quelques bons titres bien groove proposés par dj Virdjil, sont montés sur scène Volage, jeune combo garage rock avec cheveux longs et grattes vintage.
Plein d'énergie et de charme, Volage avec son chanteur au tee shirt marin remémorant, pour les plus anciens, les combos garage rock des 80's (Wylde Mamooths, Gloomies, ou plus loin encore...) a réussi à suffisamment intéresser le public pour qu'il revienne au devant de la scène, et se déchaine quelque peu. Il faut dire que ces petits gars connaissent la musique et la bonne, et leur bonne humeur communicative a fonctionné. Le mix intelligent entre énergie électrique et arpèges style New England teen scene (combos -60's punk très mélodieux de l'est des USA) a fait la différence.




Ni une ni deux, je me précipite sur leur page Facebook pour voir quels disques ils ont commis : et là, je trouve deux vinyles produit par Howlin banana, label garage rock parisien super sympa.*


Un 12“ "Maddie", déjà bien sympa, un peu plus lo-fi au niveau son (mais bon, pas franchement gênant), mais fun. Et puis "Heart healing", produit et mixé en octobre 2014 par Paul Rannaud  et masterisé par Etienne Colin.
Heureux, je retrouve non seulement sur ce lp l'énergie de leur concert, mais en plus des mélodies et surtout une production efficace que j'avais juste entrevue sur scène. Un peu de synthé (si peu) parachève le tout.

Ces mecs là font un rock psych garage aussi efficace que des anglo-saxons tels : Ty Segall, Frowning clouds, Allah las, Young veins, .......
Un gros son : écoutez "This ain't a walk", et des mélodies enivrantes "début de Wait", "Love is all", début de "Heart healing" "Touching grace", qui nous rappellent les Higher States, the Thanes d'Edimbourd, ou Head and the Hares (Italie)... > Que du bon.

Merci aux Volage de jouer du garage-(folk) de cette qualité aujourd'hui.
> Keep the faith boys !

(*) Lire l'article des Inrock sur Howlin banana. (2014)