29 juil. 2018

Norah Jones live au Campo 28 Juillet 2018 : un jazz soul de haute qualité, mais un concert un peu décevant.

Est-ce que l'artiste, dont le dernier album en date "Day Breaks" (2016) contient encore de très bons morceaux, était en fin de tournée, et la fatigue l'a telle empêchée de donner son maximum, ou est-ce habituel ? Toujours est-il que les deux mille personnes ayant fait le déplacement pour voir et écouter l'une des dix meilleurs représentantes du genre Jazz vocal, dans le superbe cadre du Campo, ont du ressentir autant au moins de frustration que ma famille et moi. 

Norah Jones, dont la carrière a vraiment débutée en 2002 avec le titre "Come Away With Me", possède une voix incroyable, alliant finesse et puissance. Son jeu de piano est aussi très maîtrisé et précis, offrant des moments de grâce, pour qui adore les rythmes un peu complexes de certains jazz. Pourtant, de profil toute la soirée, assise à son piano, à part pour deux seuls morceaux plus rock à la guitare, elle n'a pas réussi à emballer les spectateurs.  Accompagnée d'un contrebassiste, d'un batteur et d'un organiste, tous trois très doués, elle s'est contentée  d'aligner des morceaux de haute volée, même si parfois, cette même complexité de certains départs ou de structure, ont donné lieu à des embardées dangereuses à la limite du récupérable. De plus, l'intensité qui se dégageait de certains morceaux n'a jamais atteint son paroxysme (ou peut - être qu'une seule fois, et encore... sur l'excellent et intense  "Flipside"), à cause de ses débordements, mais peut-être plus sûrement à cause d'une fatigue certaine. On mettra donc le manque de contact avec le public sur le dos de ces explications, les seules que l'ont devine.

 L'artiste, après un petit rappel vite rendu, ("Don't Know Why", et alors qu'une partie du public était déjà en passe de partir, sans doute désabusé), n'ayant même pas daigné venir face à nous, en bord de scène, saluer avec ses musiciens. Eux, plus démonstratifs et heureux d'être là.  Dommage, et petite déception...

En première partie : n'oublions pas Lisa Jazz Trio, combo local monté autour d'Isabelle Durel, avec Julien Lebat, pianiste de Cali, lui-même catalan, rappelons-le, et Francis Adam à la contrebasse. la demoiselle délivre de bons morceaux du répertoire Jazz vocal assez classique, en y intégrant un univers plutôt personnel, dont des titres en français (il faut oser), à la tendresse revendiquée, comme
« Les amoureux du CE1 ». La voix est maitrisée, et les instrumentistes très doués. Isabelle gagnerait à être davantage libérée sur scène, mais il semble qu'elle ait été un peu impressionnée de jouer devant autant de monde. Un trio qui monte qui monte... que l'on aura eu plaisir à découvrir.

Un CD est disponible : Lisa Jazz Trio « Mawa »


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