11 août 2012

Black night vs Tout seul

45 t original
(http://www.45cat.com/record/453348)



Dans la série des titres qui ont inspirés mais qui n'ont pas (toujours) été crédités : Black night.

Popularisé en 1950 par Charles Brown sur une création de Jessie Mae Robinson, "Black night" a ensuite connu d'autres version blues, aux tempos toujours plutôt lents (Bobby Blue Bland, Muddy Waters, Buddy Guy, Blues project, voire Holly Golightly plus près de nous...)

Ecouter Black night (1950)



"Nobody cares about me
I ain't even got a friend
Baby's gone and left me
When will my troubles end ?

Black night is falling
Oh how I hate to be alone
I keep crying for my baby
But now another day is gone" (...)

Black night par Charles Brown a aussi connu quelques versions revisitées, dont une avec le grand guitariste Shuggie Otis entre 1973 et 1977 (cf compilation "in-session-information").
C'est celle-ci que vous propose en 1ere vidéo.


Voir un aperçu des différentes reprises (liste non exhaustive), sur : secondhandsongs.com 


Cependant ce classique a aussi connu quelque version accélérée, entre autre par le Grand Arthur Alexander.

- Ecouter "Black night" d'Arthur Alexander (1964)

http://ronniebird.toochattoo.com

Il n'est donc pas étonnant d'entendre ce titre en français, la même année, avec le tempo d'Arthur Alexander, mais sous un crédit complètement différent. Il s'agit du ep de Ronnie Bird "L'amour nous rend fou", avec le titre "Tout seul" (460889, 1964) :

 Si l'on veut bien admettre que l'adaptation en français nécessite un crédit pour les paroles, il est plus difficile d'admettre que Mickey Baker, guitariste de Ronnie ai squeezé ainsi le nom de JM Robinson, surtout lorsque l'on rélève la similitude des textes des deux chansons.


- Comparez, et vous me direz vos impressions.
C'est pourtant flagrant. Il n'est jamais listé sur les reprises du titre. (...)

6 août 2012

Les nuits underground, Perpignan 2012



Les nuits underground "Rock" clôturaient ce festival se déroulant à nouveau dans le cadre très sympathique de la cour du palais des rois de Majorque, après les nuits électro et dub.
Si l'on peut apprécier le cadre patrimonial exceptionnel, on sera plus critique vis à vis de l'organisation, qui ayant annoncé une ouverture des portes à 20 h 30 nous a fait poireauter dehors une demi heure avant d'ouvrir l'accès à la billetterie. Cela peut sembler correct, mais lorsque l'on est venu en avance (plus d'une heure) car sans billets et que l'appel téléphonique quelques heures plus tôt avait confirmé l'horaire, ça passe moins bien (...)
La scène rock était à droite en entrant, laissant sur la gauche la scène Jazz/musiques du monde aux places assises.
Creatures of Kontrast © F Guigue

En ouverture, un duo : Creatures of kontrast, connexion Londres-Perpignan, pour un délire fuzzien et crié plus que chanté, par une midinette pleine de charme, portant guitare carrée à la  Bo Diddley.
Il semblerait que le batteur ait été un tout nouveau, car ce jeune barbu au look marin n'avait que quelques répètes au compteur avec son alter ego féminin. Et cela s'est quelque peu ressenti.
Manque de confiance.. hésitations, ...cela n'a pas empêché la foule sympa d'accueillir ces créatures avec en enthousiasme courtois. Le son ? : un mix bien punk et low-fi entre Gories, Jesus & Mary chain... même si un peu trop amateur ce coup là.
A suivre sur disque, certainement.
> Leur Myspace : http://www.myspace.com/creaturesofkontrast


Hushpuppies © F Guigue
Après un rapide changement de plateau, les Hushpuppies, que l'on aime bien à Action-time, et depuis longtemps* se sont fait un peu attendre pour leur avant dernier concert de tournée.. mais bon, rien de bien grave, on aime attendre ce qui est bon.
Dés le premier morceau, le combo à la reconnaissance internationale méritée s'est emparé du public, pour ne plus le lâcher.
Un charisme... fou ! © Laureline G.
Olivier, le chanteur, possède un charisme et un talent incomparable, autant dans la voix que le jeu de scène, et il s'est fait fort de séduire l'ensemble des rangs en moins de deux.
Le reste du groupe assure très professionnellement, balançant bons morceaux un peu electro façon New order, (voire Joy division), tirés du dernier album "Bipolar drift", et tubes des deux précédents.
© Laureline G.
Le bassiste, (nouveau depuis le dernier album), est loin de dénoter dans ce rôle de revival 80's.
On regrettera juste que ce dernier album n'ait pas bénéficié de la même mise en avant que  les précédents, faisant que celui-ci est un peu passé inaperçu dans les bacs. (Voir l''explication sur Indiepoporock)
S'il s'avère ceci dit assez différent et beaucoup plus teinté de sonorités et ambiances new wave, il reste néanmoins très agréable à l'écoute et mérite votre attention.
> Voir la suite des très honorables clichés de Laureline, (une de mes deux pitchounes), sur l'"album Picasa de la soirée. Dire que mes deux petites blondes, placées contre la scène, ont eu droit à une caresse d'Olivier. Elles ne s'en sont pas remises (!...)


"Naked blues", super blues torride
En clôture : The legendary Tiger man, one man show qui a pas mal fait parlé de lui dans les revues spécialisés ces cinq dernières années.
Un passage donc attendu pour ce portugais de Coïmbra. (Paulo Furtado)
Asia et Tiger man : "life ain't enough" ...
...S'il a malheureusement été tributaire d'une pédale d'effets récalcitrante qui a stoppé son set à plusieurs reprises, le guitariste chanteur/batteur a tout de même installé une superbe ambiance blues punk très personnelle. En plus de standards revisités ("20 flight rock" de Cochran, "She said" d'Asil Hadkins...), les blues folk rugueux et très électrifiés qu'il agrémente de vocaux avec effets et d'un beat puissant de grosse caisse ont remporté les applaudissements du public, chauffé à blanc.

Là dessus, on a pu apprécier aussi en prime l'originalité de ses montages vidéos super 8, qui le faisaient chanter en duo sur certains avec quelques grands noms comme Asia Argento ou Poebee Kilder. (cf son album "Femina", 2009)
Très bon show, bien rock'n'roll.
Déjà cinq albums pour le Tiger man !  Voir son Myspace

(*) cf : http://leblogd-hector.hautetfort.com/album/rock_n_rooool_/
et : http://www.rockaroanne.fr/rockaroanne/groupeslabels.html
© photos : F. Guigue, sauf où indiqué.

12 juil. 2012

Blues after hours with Elmore James


Blues after hours
Elmore James and the Broom dusters
1960/Crown records
2005 Ace records

"Aux côtés de l'intro à quatre notes du '"I'm a man" de Bo Didley, ça doit être le plus fameux riff de blues de tous les temps. 
Les origines du morceau remontent au compositeur Robert Johnson sous son titre complet : "I Believe I'll Dust My Broom." 
Basé sur une chant country ancien, il se refère au "broom dustin" comme d'un nouveau départ dans la vie.  
Johnson enregistra le titre pour le label Vocalion en 1937 et c'est son filleul Robert Lockwood Jr qui fut le second à l'enregistrer en 1948 pour Mercury. Mais il ne devient un hit qu'en 1951 lorsque le disciple de Johnson : Elmore James l'enregistra pour le label Trumpet et en fit un hit du top ten dans les charts R&Blues. James fit une carrière autour du titre, enregistrant tout un tas de chansons dans l'esprit, parmi  lesquelles : "Dust My Blues," "Make My Dreams Come True," "I Believe," "Wild About You Baby," "Standing at the Crossroads," and "Please Find My Baby."
(Traduit des notes de Cub Koda, sur Allmusic)

On connait quasiment tous ce superbe classique "Dust my broom", repris par tant de bluesmen ou rockers (dont : Ike and Tina Turner, Canned heat, Fleetwood Mac,...etc. voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dust_My_Broom)

Ce premier lp d'Elmore James paraît seulement en 1960 et s'intitule "Blues after hours".
Il a été réédité en 1969 avec une pochette et un ordre de titre différents sur le label Custom des frères Bihari sous le nom : "The Blues In My Heart, The Rhythm In My Soul". Une version en réédition lp existe.
" (voir la note de l'excellent blog "Don't ask me I don't know" de Xyros, malheureusement fermé depuis début Juillet.)

Ace a eu la très bonne idée de rééditer ce classique regroupant ses enregistrements au son bien crude des labels Modern, Meteo et Flair en 2005 avec des bonus de l'époque mais publiés seulement  de 1955 à 1970, dont certains se trouveront aussi sur les dernières sessions du guitariste/chanteur : "Last sessions 1963" (Relic label).

En tous cas, un trés bon disque de blues, contenant le tranquille "Sunnyland", très hooker, "I was a fool", (qui fera un "It hurts me too" ensuite), "No love in my heart" (très Jimmy Reed), en plus des sus-cités, mais aussi des tempos rapides  et cuivrés  Rhythmn" blues : "Strange kinda feeling"...
et cette sonorité chaude et intruisive de guitare : "So mean to me" "Long tall woman", "Elmo's shuffle".
Livret de 8 pages avec notes de Dave Sax et photos.

Listen to :
- Dust my blues


Tracklisting :
1 Dust My Blues (R. Johnson) 3:11
2 Sunnyland 3:19
3 Mean and Evil 2:16
4 Dark and Dreary 2:48
5 Standing at the Crossroads 2:47
6 Happy Home 2:46
7 No Love in My Heart 2:24
8 Blues Before Sunrise (Leroy Carr/Elmore James) 2:45
9 I Was a Fool 2:51
10 Goodbye Baby 2:59
11 Late Hours at Midnight 2:48
12 Quarter Past Nine 3:31
13 Strange Kinda Feeling 2:32
14 Make My Dreams Come True 2:44
15 So Mean to Me 2:28
16 Long Tall Woman 2:55
17 Wild About You (aka Wild About You Baby) 2:42
18 Elmo's Shuffle 2:34

Feel so bad, or.. have mercy ? : Little junior Parker vs Groovies

Supersnazz lp from 1969
...J'avais déjà parlé des Groovies sur une note précédente, à propos de "the Slide".

Ici, je mets en parallèle deux morceaux, qui me heurtent doucement les oreilles, en réécoutant le très bon album de Little Junior Parker édité dans la Blues and Rhythm series Classics.

En piste 8 : "Feel so bad"

mais aussi 4 : "Feeling good", et 18 : "I wanna ramble. On reconnait parfaitement le riff et quasiment les mêmes paroles que le titre emballant des Flamin groovies paru en 69 sur le Supersnazz  lp.

Vu que les enregistrements de Parker datent de 1952-55, .. nul doute qu'au moins l'une d'entre elles a servi de modèle au "Love Have Mercy" des Groovies.

Hommage donc à une histoire d'amour , quoi qu'il en soit !...


8 juil. 2012

The Out Four reunited !

Steph, Arnaud et Phil : "like it was 16 years ago !"
C'était ce Samedi soir, à Crémeaux (42), sur les hauteur de Roanne.
Didier et véronique fêtaient leur mariage célébré quelques mois plus tôt, lors d'une méga fête en plein air.

Didier avait eu l'excellente idée de réunir l'"ancien" groupe de son cousin Arnaud, dont le dernier concert datait de 1997 : The Out four bien sûr !
Didier rejoint Arnaud au chant

Franck, on drums
C'est donc avant la tempête qui suivit, qu'un bout improvisé du répertoire unique connu de quelques amateurs et de la famille des musiciens pu sortit des amplis et des enceintes : "It's all over now/Around & around/Drive me faster/Le responsable/Don't look back/I'm gone to realize", et ce avant que Didier lui-même assure la contrebasse dans son combo jazz funk complété par Thomas , Bastien, et emmené par Rob Lavels au sax.

...Quelques années de plus, quelques cheveux en moins... mais toujours une émotion intacte pour un Rhythm'nblues garage pêchu.

Merci Didier et Véronique pour ce moment magique !

Ps : perhaps some sound soon.


8 mars 2012

LA story !

La Story
Little Bob
Denoël X-trême
2010

Avec le film le Havre d'Ari Kaurismaki sorti toute fin 2011, primé par le prix Louis Delluc, Little bob a connu un regain d'intérêt ces derniers mois.
L'occasion de (re) découvrir ce livre passionnant.

Pourquoi LA story ? S'agissant de Little bob, "LB story" aurait été surement plus évident...
Mais notre rocker du Havre préféré a choisi de signifier le côté unique et vrai de son histoire, et a donc intitulé sa biographie LA story. Petit jeu de mot au passage ...

Ce bouquin de 241 pages (plus discographie) paru en Octobre 2010  a été co écrit avec Christian Eudeline, et préfacé par Jean-Bernard Pouy (le Poulpe, grand fan au demeurant), est un super ouvrage rock.

Non seulement il raconte  les pérégrinations d'un des plus anciens rockers 'national", qui joue toujours, et qui a vécu toutes les époque, des années 60 à aujourd'hui, mais il donne à comprendre aussi en parallèle une certaine histoire du rock.
Celle du rock underground français. Comprenez : le vrai, celui qui ne fait jamais (ou si peu) de concessions, tout en parsemant son récit d'explications et de témoignages sur la vie "on the road" d'un groupe de rock.

Nombreux sont en effet les musiciens, producteurs que Little Bob (Roberto Piazza, immigré italien, aujourd'hui 65 ans) a rencontré au fil de sa carrière, et tout ces personnages ou lieux mythiques sont décrits ci, avec moult détails.
Des notes renvoient mêmes en bas de page sur des explications complémentaires, pour les non initiés.

On croisera Les Animals, Little Richard, Pretty things, Mink de Ville, Elliot Murphy, les Dogs, Fixed up, Doctor Feelgood, Duke deluxe, City Kids, et j'en passe...
On ira au Marquee en angleterre, à Madagascar, aux Etats unis...pour finir (there is no end !?...) sur l'expérience du film de Ari Kaurismaki.*

Tout cela est riche et pose LA Story comme un livre essentiel pour mieux comprendre le rock, au sens large, comment il est vécu en direct, et comment la France a pu le vivre jusqu'à aujourd'hui.

L'aspect économique est aussi largement abordé, car Little bob a les pieds sur terre et a géré sa carrière de manière plutôt précise, (aidé en cela par pas mal de monde, dont Mimie, sa femme depuis 2001), donnant au fil de son récit un tas de détail sur les dates de concerts, les coûts des enregistrements, des fabrications de disques, les relations avec le milieu, la presse spécialisée.. etc.

Plus que la story de Little bob, c'est donc la story d'un certain rock, LE ROCK!

(*) Superbe film que tout amateur de cinéma et de rock devrait voir. Little bob y interprète un petit rôle vers la fin, et est filmé avec son groupe en train d'interpréter le titre "Libero".