25 août 2025

Give me a F. ...( 1, 2, 3, what're we fighting for ?)

Je ne crois pas que j'ai été introduit au punk par les disques punk.

Lorsque j'avais 13 ans, en 1982, je fréquentais un copain de collège qui s'était mis à écouter des disques Oï, terme associé à cette scène tardive du punk venu d'Angleterre, bien politisée, et dont l'image très provocatrice, sur les pochettes comme dans les textes des chansons, dans la lignée des aînés Sex pistols, convenait bien à nos années de "révolte". Je ne me considérais pas vraiment comme ayant besoin de me révolter, vivant tranquillement dans une famille aimante, et devant emménager dans une belle maison quelques mois plus tard, mais il faut croire que mon copain, si. Je collectionnais donc les photos de ces punks à crête et blousons cloutés qui faisaient la joie de certains reportages de Paris Match, entre autres, avais adopté un look (ridicule) un peu similaire, et acheté quelques vinyles du cru. Les deux premiers Exploited, et des compilations : Chaos en France et Punk and Disorderly. J'ai cependant vite revendus ceux-ci, en revenant d'Angleterre un an plus tard, ayant découvert la New Wave, qui me correspondait davantage à cette époque mouvante. Plus tard, en 1989, alors que je commençais à jouer, en tant que membre fondateur et batteur dans un groupe pop avec un nouveau copain, un peu plus vieux que moi, nous nous retrouvâmes régulièrement dans une boutique de disques recemment ouverte, qui devint notre QG durant une dizaine d'années : Sergeant Peppers records.

C'est là que je fus initié à la musique psychédélique. Claude Planche, le gérant de la boutique, était en effet spécialisé dans le domaine, ayant monté son fond avec une partie importante de sa collection personnelle, ayant vécu ces années de plein fouet. Jefferson airplane, Grateful Dead, et toute la scène de San Francisco entre autres devint vite ma nouvelle référence. Or un jour, je reparti avec un double album de Country Joe Mc Donald and the Fish, comprenant un disque live et un studio (The Life and Times of... Vanguard, 1971). C'est sans doute là, avec le titre F.U.C.K. I Feel Like I'm Fixin to Die Rag... joué devant 500000 personnes à Woodstock quelques vingt ans auparavant, que je compris ce qu'était réellement l'anti conformisme, et d'où pouvait bien venir le punk réchauffé qui m'avait fait tiqué quelques temps plus tôt.
C'est en suivant cette piste et en creusant ("diguant" comme on dit à l'anglaise), que je finis par me spécialiser dans la scène sixties punk, c'est à dire des groupes provinciaux de tous pays (principalement américains) ayant réalisé au moins un quarante cinq tours un jour, à quelques dizaines d'exemplaires. Galettes qui se retrouveraient compilées, dès 1979, par des amateurs collectionneurs, sur des albums anthologiques de type "Pebbles" (les "cailloux", ça ne s'invente pas, pour des pistes à suivre !). Comme quoi, il suffit d'une lettre manquante dans un F.U.C.K, ou d'un vinyle en moins, pour manquer le train d'une certaine politisation.
...Vive les disques, et les disquaires !

 

 

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