9 août 2008

Musilac 2008 : raindrops keep falling on my rock.

7eme édition pour LE festival rock en Rhône-alpes.
(On était quand même 25000 rien que pour ce samedi consacré au rock.)

Un site plutôt sympa, grand, avec pas mal de stands divers et achalandés situé sur les bords gazonneux du lac du Bourget.
Deux scènes se faisant face et une programmation écclectique à l’avenant mêlant têtes d’affiche et montantes :

Pep's, Virgins, The Do, Laetitia Sheriff, Thomas Dutronc, BB BRunes, Ben’s brothers, Yael Naim, Mika, Yelle.

Le groupe local Peps n’a pas démérité dans son rôle d”ouvreur” de festival.
Sûr que leur reggae rock plutôt bien chanté, et interprété avec un réel plaisir ainsi qu'un engagement non feint n’a pas du passer inaperçu auprès des découvreurs de talents.

Laetita Sheriff a commencé quant à elle à jouer sous quelques gouttes. Ce qui n’a pas empêché le trio énergique de développer avec charme son punk à la NY. millesime 78. La jeune chanteuse dont le deuxième album “Games over” vient de paraître a pimenté son répertoire déjà captivant d’une touche sauvage et expérimentale qui force le respect.
Le guitariste est bon et leur son rappelera les meilleurs moments de Sonic youth meet Television.

The Virgins fraîchement décorés de bonnes chroniques pour leur premier single “Rich girls” ont investit la scène avec toute la crânerie auxquels des dizaines de très jeunes groupes britanniques nous ont déjà habitués dans le passé.
Bière à la main et nonchalance provocatrice de mise, le chanteur/leader a balancé avec ses acolytes ses quelques morceaux neo wave/rock devant une assistance clairsemée, oscillant entre moquerie et dégoût.
Quelques fans cependant (ayant achetés /téléchargés le single ?) ont quand même offert aux teenagers les ovations d’usage.

The Do, trio mené par le couple Olivia B.Merilahti et Dan Levy on commencé leur set un peu sous la pluie, mais cela n’a pas démonté le public, déjà nombreux à ce moment là.
Il faut dire que l’attente était grande puisque le single “On my shoulders” cartonne sur les ondes française depuis le début de l’année. Ce serait mentir que de ne pas dire que la mignonne chanteuse, originaire aussi d’Islande ne rappelle pas Bjork, dans son attitude (un peu fofolle), son accoutrement, et sa voix basée sur des tonalités aigues.
Son compagnon français l’accompagne de façon exentrique au farfisa et à la basse., tandis qu’elle assène quelques rifs à la guitare.
Leur rock déjanté plutôt punk et expérimental (cf. "Hustle playground”) ne laisse par indifférent. ("At last” par exemple est un titre mélodieux et mélancolique charmant.) Dommage cependant que le registre vocal d’Olivia se limite à ces “vocalises” ...un peu énervantes à la fin.

Le temps de manger un bout et les écossais de Ben’s brothers ont pris le relais avec leur pop pompeuse un peu vieillotte.
Piano de rigueur et grandes envolées pop nous ont rappelées aux bons souvenirs d’Elton John, pour le plus kitsch, ou aux Silencers/Waterboys, pour le meilleur).
Qui les écoute aujourd’hui en France ? Réponse dans quelques mois peut-être.


Le temps de se retourner, et là, le festival est monté d’un cran avec l’arrivée de Thomas Dutronc et sa bande de gyspsies.
Comme par enchantement, ou est-ce la supplique adressée par le chanteur aux cieux ?, le temps s’est en tous cas stabilisé pour laisser la place au soleil durant la totalité de sa prestation.
Bluff total du jeune homme en blanc avec un set vigoureux plein de poésie mêlant solos guitaristiques manouches de haut vol avec des chansons ne manquant pas d’humour. Toute la différence avec un jazz manouche classique seulement instrumental !
Thomas Dutronc sait de plus communiquer avec son public et ça aussi, c’est rare !
A noter : un violoniste sauvage et de grand talent, et un groupe... un vrai.
Le clou de la soirée pour beaucoup.


Lorsque Yael Naim est à son tour montée sur scène, cela a du lui rappeler un peu son clip “nautique” puisque la pluie tombait déjà averse depuis quelques minutes.
Légèrement désemparée, mais bien décidée à se (nous) faire plaisir, la belle demoiselle accompagnée de son groupe a tenu le pari et s’est lancée dans un show folk positif et intime, quelque peu décalé à la vue du climat.
Son set, basé sur des ballades jazzy ou des mid-tempos accompagnés au piano auraient sans doute mieux convenu à un club, mais il en fallait plus à notre “new soul” pour la décourager.
Tellement motivée qu’elle ne voulait même plus partir à la fin. Ce qu'elle quand même fait après avoir esquissée quelque pas de danse sous la pluie de l’avant-scène, et rejoué “New soul” pour un rappel d'espoir.

Message : “Merci d’être restés, je reviendrai (dans de meilleures conditions”.)


Que dire des BB Brunes qui n’ait été encore dit ?
Ces teenagers parisiens ont la classe et la pêche et l’ont une nouvelle fois démontrés, sous la pluie eux aussi, où leur set a craché un punk-rock en français impeccable.
J’avoue avoir été heureusement surpris. Leurs titres sont sympa et accrocheurs mais quand même dirigés vers le public adolescent. Là, en live, le répertoire cartonne et emporte toutes les générations de rockers.
J’ai cru voir Mick Jones à la place du guitariste (guitare portée basse et style), et le reste de la bande ne démérite pas.
Bonus : les BB nous ont gratifiés de quelques morceaux piochés dans la liste du prochain album à venir, dont ce “Dynamite” bien explosif.
La deuxième bonne claque de la soirée ?

Il pleuvait toujours et encore lorsque Mika, qui s’était fait attendre, en star qu’il est a enfin daigné se montrer. Pas grand chose de bien original à écrire pour ce spectacle là encore, puisque de nombreux reportages TV ont déjà pu dévoiler le sens du show de ce grand garçon frisé.
Le petit plus, ce sont les musiciens qui l’accompagnent...Une vrai diaspora world, avec japonais et africains au chant, à la basse, à la batterie, et aux choeurs, dont trois femmes.
Lui, souvent au piano, et aussi debout à courir sur scène, déborde d’énergie; montrant par là même que sa réputation d’entertainer n’est pas surfaite.
Son enthousiasme et sa relation saine avec le public font aussi de son passage un des moments clé du festival, quand bien même on aurait préféré être plus au sec pour apprécier d’avantage.

A la fin de sa prestation, le mauvais temps ne laissait pas beaucoup d’espoir pour Yelle, et des mouvements de foule vers la sortie commençaient à se distinguer.
On en a profité, fatigué et trempé.
... Sorry Yelle !

Par contre c'est décidé : l'année prochaine, si l'affiche est aussi cool, on revient !

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